Pour avoir soutenu le président Bouteflika, c'est tout à fait “naturel que le MPA entre dans son Exécutif", a estimé M. Benyounès. Le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, est satisfait de son entrée au gouvernement. Doublement satisfait, a-t-il déclaré hier à l'ouverture de la deuxième session du conseil national du parti, parce qu'il s'agit d'un Exécutif de Bouteflika et dirigé par Sellal. “Je suis très à l'aise dans ce gouvernement", dit-il en précisant que le MPA n'est pas “demi-pensionnaire dans ce gouvernement". Pour avoir soutenu le président Bouteflika, c'est tout à fait “naturel que le MPA entre dans son Exécutif", a estimé M. Benyounès. La décision a été prise par le conseil national qui a tranché en faveur de cette option. Il a répliqué aux partis qui accusent ce gouvernement de ne rien faire en promettant des surprises dans un court délai. “Le visage des villes va changer", ce qui va surprendre les Algériens, a-t-il annoncé. Il accuse, par ailleurs, les partis qui sont contre l'octroi d'agrément pour d'autres, d'avoir tous “un parti unique dans leur tête". Il reconnaît cependant que ce foisonnement (plus de 50 partis) n'est pas forcément utile pour le champ politique, en souhaitant, dans un souci d'efficacité, que les partis se regroupent en courants ou familles politiques. Quant aux problèmes que vivent certains partis, il a estimé que cela est dû à l'absence de démocratie interne. Pour les prochaines élections locales, le MPA participera dans les 48 wilayas concernant les APW et les APC. L'opération est presque achevée pour le parti. Les responsables des fédérations sont chargés de l'élaboration des listes à leur niveau sans interférence de la direction du parti. Amara Benyounès a exigé à ce que les femmes soient tête de liste au moins dans cinq wilayas. M. Benyounès a, par ailleurs, évoqué la question des diplomates algériens en otage au Mali souhaitant qu'ils soient en vie et a demandé leur libération sans condition. Il a rappelé que son parti était le seul à dire que l'Algérie est exceptionnelle, différente des autres pays, en parlant du Printemps arabe. Il a relevé, à titre d'exemple, la haine de l'équipe libyenne de football. Une haine qu'il explique par le fait que “nous posons un problème à ces pays". Parce que, a-t-il précisé, “nous n'avons pas eu notre indépendance par décret. Et ça, ils ne peuvent pas l'avaler". Il a dénoncé les atteintes à l'islam, au Prophète, des blessures récurrentes de l'Occident, l'islamophobie, mais également les manifestations violentes. Il a plaidé pour des manifestations pacifiques. Il a également dénoncé le mauvais calcul de l'Occident dont le rôle dans le renversement des régimes a ouvert la voie aux islamistes. Il a exprimé sa crainte devant le risque d'un retour des dictateurs. “Puisque nous sommes des pays laboratoires", dit-il. Cela après ce qui s'est passé en Libye et les manifestations violentes dans plusieurs capitales arabes. Partant de l'expérience algérienne, il a affirmé que ce courant politique (l'islamisme) est impossible à maîtriser et qu'il ne peut être modéré. Et de conclure qu'il est impossible de gérer un pays ou un peuple sans la démocratie. “Il n'y a pas de solution pour l'Algérie en dehors de la démocratie", dit-il. D B.