Hormis les formations politiques appartenant au courant nationaliste, c'est-à-dire le RND et le FLN à qui l'on pourrait ajouter l'étiquette de conservateurs, les autres partis ayant raflé des sièges aux APC à l'issue du vote sont plutôt sélectifs dans les négociations à engager avec de nouveaux alliés pour gérer ces mêmes communes. Au RCD, à titre illustratif, «il est hors de question de négocier quoi que ce soit avec les partis d'obédience islamiste», nous confie un responsable de la direction du parti contacté hier. «Cela va a contrario du sens doctrinal et basique du parti», a-t-il encore soutenu en nous apprenant que son parti n'a pas encore engagé de tractations au sujet des 47 APC où il pourrait imposer ses candidats à leur tête, compte tenu de sa majorité absolue obtenue dans 13 APC, une majorité relative dans 22 assemblées communales, en sus d'un score à égalité de sièges dans une douzaine d'autres. Tractations qui, selon le même responsable, peuvent être entérinées éventuellement avant la fin de cette semaine. De leur côté, les partis islamistes semblent eux aussi avoir fait leur choix concernant les formations avec lesquelles ils entendent mener des négociations en prévision des jeux d'alliances, excluant de facto le bloc des démocrates, le RCD en premier lieu. En ce sens, les propos d'Abderrahmane Saïdi, président du conseil consultatif du MSP, sont édifiants. «Nous comptons nouer la quasi-majorité de nos alliances avec les partis du courant nationaliste», a-t-il soutenu. Cependant, dans les communes où la victoire du MSP a été consacrée sans partage, «les tractations s'effectueront suivant la réalité du terrain», dira ce responsable du parti de Bouguerra Soltani. Abderrahmane Saïdi récuse cependant l'idée d'un quelconque recul du MSP. «Nous sommes en 4e position pour les APC et nous avons obtenu la 3e place s'agissant des APW», appuie-t-il en arguant les 1358 sièges obtenus aux assemblées communales. «Nous avons quasiment conservé la même position que celle obtenue au lendemain des élections locales de 2007», a-t-il renchéri. S'agissant du Parti des travailleurs (PT), son chargé de communication, Djelloul Djoudi, nous affirme d'emblée n'avoir reçu aucun contact ni de la part du FLN, encore moins du MPA, en vue de contracter d'éventuelles alliances. Ce qui n'est d'ailleurs guère surprenant, compte tenu de l'animosité entre le PT et le MPA d'une part, et les récentes dénonciations de Louisa Hanoune, qui s'est montrée particulièrement virulente à l'égard du FLN. «Pour ce qui est des alliances, nous n'avons pour l'heure que les contacts du RND», précise un responsable du PT. Pour ce qui est du FLN, son bureau politique (BP) est en concertation depuis samedi. Auparavant, le SG du parti de Abdelaziz Belkhadem avait indiqué que s'agissant des alliances aux APW, la préférence est accordée au RND et au FFS, tandis que pour ce qui est des APC, l'initiative sera laissée aux élus locaux de choisir eux-mêmes leurs alliés, sous le patronage de la direction du parti.