Les nouveaux élus de l'Assemblée populaire de la commune d'Alger-Centre ont manifesté hier leur refus à l'élection de Abdelhakim Bettache, du Mouvement populaire algérien (MPA), à la présidence de l'APC. Plus d'une centaine de militants de quatre formations politiques, à savoir le RCD, le FLN, le PT et le RND ont observé un sit-in hier, à la place de l'Emir Abdelkader, dénonçant «une manipulation» des résultats du vote du deuxième tour des élections locales, qui a eu lieu dimanche dernier. Affichant des slogans hostiles au parti de Amara Benyounès, qui, selon eux, a tout fait pour imposer son candidat. L'élu du Parti des travailleurs, qui a requis l'anonymat, a affirmé que les 13 élus de l'ensemble des 23 sièges, dont 6 du FLN, 3 du PT, 2 du RCD et 2 du RND, ont voté pour Adimi Dahmane, du FLN, alors «comment se fait-il qu'il s'est retrouvé majoritaire ?». Les contestataires crient à la fraude. Dans ce cadre, les 13 élus ont introduit un recours au ministère de l'Intérieur, exigeant que les votes soient refaits. Selon Bouda Abdelmalek, élu du FLN, «les 13 élus ont fait chacun une déclaration sur l'honneur, affirmant qu'ils ont voté pour le FLN». Les délibérations sont prévues incessamment. Selon le même militant, cette situation va engendrer systématiquement un blocage au sein de l'APC, d'où l'intérêt de trouver un consensus favorable à tous. Les militants du PT estiment que ce «coup d'Etat» est fomenté par l'ex-P/APC de la commune, en l'occurrence Tayeb Zitouni, d'obédience RND. «Il veut couvrir ses arrières, c'est pour cela qu'il a manipulé le vote pour élire son ami et compagnon. Zitouni est accusé de plusieurs affaires de détournement et de malversations. Il encourt la prison, alors il a tout fait pour imposer son remplaçant et échapper à la loi et la justice», dénonce le militant du PT, qui ajoute, preuve à l'appui que «Abdelhakim Bettache a également eu des démêlées avec la justice et est transfuge du RND, qui l'a exclu de ses rangs». Il conclut : «Il est temps que justice soit faite.» Il y a lieu de rappeler que plusieurs violentes altercations ont eu lieu au lendemain du scrutin entre les partis politiques représentés au sein de la nouvelle assemblée communale dont la majorité des sièges a été remportée par le MPA. Les forces de l'ordre ont eu à intervenir à maintes reprises, afin de faire cesser les hostilités et ramener le calme parmi ce rassemblement où échanges d'insultes et bagarres entre camps adverses se renouvelaient sans cesse. Selon les partisans du nouveau maire, «ce sont les élus déçus qui ne sont pas parvenus à leur fin suite à l'opération qui a donné M. Bettache du MPA majoritaire et nouveau P/APC d'Alger-Centre qui sont en train de faire dans la provocation et créer un malaise au sein de la commune».