Le président américain Barack Obama a annoncé vendredi sa décision de nommer le sénateur John Kerry à la tête du département d'Etat en remplacement de Hillary Clinton, le qualifiant de "choix parfait" pour diriger la diplomatie américaine pour les prochaines années. John Kerry, élu du Massachusetts qui préside l'influente commission des Affaires étrangères du Sénat, avait été en 2004 le candidat malheureux du Parti démocrate pour l'élection à la Maison blanche, face à George W. Bush. Son nom était largement cité depuis le retrait de la compétition la semaine dernière de la représentante permanente des Etats-Unis aux Nations unies, Susan Rice. Barack Obama a dit espérer une confirmation rapide du sénateur démocrate par le Sénat. "Au moment où nous tournons la page d'une décennie de guerre, il comprend que nous devons exploiter tous les éléments du pouvoir américain", a déclaré le président à la Maison blanche. Considérée comme la personnalité la plus populaire de la première administration Obama, Hillary Clinton devrait démissionner de son poste à la fin du mois de janvier au moment de l'investiture de Barack Obama, réélu le 6 novembre pour un second mandat. Les observateurs s'attendent à la voir solliciter l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2016. Barack Obama ne s'est en revanche pas prononcé vendredi sur le remplacement du secrétaire à la Défense, Leon Panetta. Le nom de l'ancien sénateur républicain Chuck Hagel a circulé récemment pour prendre la tête du Pentagone mais cette idée a apparemment suscité des réserves. Susan Rice s'est retirée de la course pour le département d'Etat après avoir été vivement critiquée par les républicains, qui lui ont reproché ses déclarations hâtives et erronées après l'attaque du consulat des Etats-Unis le 11 septembre à Benghazi. Cette attaque a notamment coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye. Après son échec face à George W. Bush en 2004, John Kerry s'est investi dans les travaux du Congrès où il s'est forgé une réputation de spécialiste des questions internationales. Il a aussi souvent servi d'intermédiaire discret de la Maison blanche auprès de ses collègues sénateurs. Depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison blanche en janvier 2009, il a apporté un soutien actif à la politique du président, notamment par le biais de la présidence de la commission des Affaires étrangères du Sénat. Même ses adversaires républicains s'attendent à le voir passer sans encombre l'étape de la confirmation par le Sénat.