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Hamlaoui Akkouchi : «C'est encore une fois sur le dos du contribuable» Le secrétaire général d'El Islah s'interroge sur le caractère exceptionnel de l'accueil réservé à François Hollande
Relayant l'idée de la quasi-totalité des partis islamistes qui réclament «excuses, repentance et indemnisation» de la France pour les crimes commis lors de la période coloniale, le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, s'est interrogé hier sur «l'accueil exceptionnel» réservé à François Hollande, assimilant l'hospitalité réservée par les autorités à leur hôte à du «masochisme». Le secrétaire général d'El Islah s'interroge d'emblée lors de la conférence de presse animée au siège du parti à Alger : «Pourquoi la visite de Hollande devait-elle être exceptionnelle ?» Et d'expliquer que la visite d'un chef d'Etat algérien en France serait passée presque inaperçue. Le conférencier s'interrogera également sur «les sommes colossales d'argent du contribuable» dépensées pour «embellir et orner» les façades pour «plaire à Hollande». Tout en regrettant que ce dernier «n'ait pas fait d'excuses officielles pour les crimes commis durant la période coloniale», le conférencier s'indignera de l'attitude des autorités algériennes qui n'ont pas «osé», selon lui, demander des excuses officielles à la France. «Il est honteux d'entendre le ministre des Affaires étrangères dire que l'Algérie ne va pas demander des excuses. C'est honteux et c'est une trahison pour les chouhada qui se retourneront dans leurs tombes», a-t-il commenté, avant de citer l'exemple du génocide arménien et l'acharnement des autorités françaises qui n'ont de cesse de pousser les Turcs à reconnaître ce génocide qui date de 1915. «Et ce génocide arménien ne représente même pas 1% de ce qu'a fait la France en Algérie comme crimes contre l'humanité», a-t-il encore commenté. Pour Akkouchi, les déclarations de Hollande devant le Parlement algérien réuni «grâce à au truchement honteux d'un décret présidentiel», dans lesquelles le président français reconnaît que pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise «à un système profondément injuste, brutal et destructeur», ne sont pas suffisantes. Ce sont pour lui «des déclarations pièges». Il s'explique : «C'est vrai qu'il a parlé de brutalité et autres injustices, mais vous allez voir qu'en France, on fera tout pour faire en sorte que ses déclarations aient un autre sens. Ils diront que Hollande a parlé de brutalité et d'injustice, mais il n'a pas précisé de quel camp elles sont venues. Leurs politologues et leurs journaux diront ensuite que si violence et brutalité il y a, elles proviennent des deux camps», a soutenu Akkouchi, estimant que Hollande ne pouvait pas aller plus loin. «Le président français se devait de respecter l'opinion publique de son pays et ses institutions auxquelles il devra rendre des comptes», a-t-il commenté. Interrogé sur l'initiative des 14 partis politiques et les associations de la société civile qui ont signé une pétition contre la venue de Hollande et qui ont même menacé d'investir la rue si la visite du locataire de l'Elysée s'avérait «en-deçà des attentes», il dira qu'il était seulement d'accord sur le principe mais qu'il n'a aucun lien avec ce groupe. La visite de Hollande, qui a pour but «de défendre les intérêts de la France aussi bien économiques que culturels», a aussi comme objectif «d'infléchir l'Algérie pour la pousser à intervenir au Mali», a-t-il soutenu, avant de mettre en garde contre cette «possible dérive». Dans un autre registre, interrogé sur le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation prévu le 29 décembre, le leader d'El Islah a, tout en révélant que son parti n'a présenté aucun candidat, affirmé que toute latitude est donnée aux élus du parti «pour contracter des alliances avec les personnes qu'ils choisiront et qu'ils jugeront capables».