Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Nous continuons à dénoncer les crimes commis par la colonisation et demandons réparation» L'Alliance de l'Algérie verte boycotte la visite du président français en Algérie
Photo : Riad Par Samir Azzoug Les députés de l'APN, issus de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV : MSP, Ennahda et El Islah) boycotteront l'allocution du président français, François Hollande, devant les parlementaires des deux chambres du Parlement algérien, prévue le 20 décembre 2012, annonce le secrétaire général d'El Islah. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti, Hamlaoui Akouchi insiste : «Nos députés n'assisteront pas à la cérémonie. On continue à dénoncer les crimes commis par la colonisation et demandons réparation. La reconnaissance récente par la France des évènements du 17 octobre n'est rien. La France doit reconnaître tous les crimes qu'elle a perpétré durant sa présence sur cette terre et après (allusion faite au essais nucléaires menés par la France sur le sol algérien durant les années 1960 Ndlr).» A quelques jours de la visite officielle du Président français (les 19 et 20 décembre en cours) quatorze partis politiques, dont ceux constituant l'AAV, ont signé une déclaration commune pour insister sur la reconnaissance officielle par la France des crimes commis lors de la période coloniale. Le communiqué rendu public vendredi 14 décembre, réclame des excuses officielles de l'Etat français. Lors de son intervention, hier, Hamlaoui Akouchi a dénoncé également les «privilèges particuliers» accordés aux investisseurs français, réclamant que les mêmes règles d'investissements soient appliquées à toutes les entreprises de quelque nationalité qu'elles soient. Sur un autre registre, le SG d'El Islah déplore que la «chkara» (les sacs d'argent, pour désigner les dessous de table) a gangrené la scène politique nationale, particulièrement durant les périodes d'élections. «Comment expliquez-vous que des partis politiques, qui ont une semaine d'existence, raflent des taux imposants dans les dernières élections locales ?», s'interroge-t-il, en taxant ces deniers d'être des partis du pouvoir. «Si El Islah n'a pas obtenu de bons résultats au scrutin, c'est parce qu'on n'a pas utilisé la chkara», argue Akouchi dont le parti n'a obtenu aucun siège d'élus lors des élections locales du 29 novembre 2012 avec un taux de 0,16%. L'Alliance verte a remporté 2,69% des voix et compte 552 élus issus des listes communes des trois partis. Sur ce phénomène de l'achat des voix et des sièges d'élus par le biais de transactions financières, le SG d'El Islah prône la révision des textes de lois relatifs aux élections et aux partis politiques. «Il y a un vide juridique, moral et religieux. Ce sont des gens sans conscience et dénués de tout sens des responsabilités qui prennent les citoyens en otage», insiste-t-il, en affirmant que «le calme (social et politique) qui prévaut actuellement est celui qui précède la tempête». «Il y a un remous inquiétant dans la société. Le même mouvement qui était enregistré en Egypte durant les quelques années qui ont précédé le soulèvement populaire. Il y a un mouvement discret et universel orchestré par des partis politiques, des associations et des chaînes de télévision qui activent en secret. Ils épient le comportement de l'Etat, s'il ne répond pas aux exigences occidentales, ils sortiront à la lumière. Les délégations étrangères qui défilent à Alger en est un signe flagrant», avertit-il.