Le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou prévoit de réaliser, d'ici la fin du semestre en cours, la première transplantation de rein à partir d'un donneur cadavérique, a annoncé hier le directeur général de cet établissement sanitaire. En prélude à cette opération chirurgicale, une première en Algérie, le CHU a procédé à un ensemble de préparatifs consistant, selon le Dr Mansouri, en le recensement pour l'établissement d'un fichier des insuffisants rénaux ayant besoin d'un rein au niveau des wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Bouira et de Boumerdès, totalisant près d'un millier de malades, dont une moyenne de 300 nouveaux cas enregistrés chaque année. Concernant les structures nécessitées par cet acte médical de haute importance pour les dialysés en attente d'un rein, il est fait état de la mise en place en cours d'une banque de données relative tant aux donneurs qu'aux receveurs de cet organe vital pour la purification du sang, comprenant des indications inhérentes aux groupes sanguins et les groupes de tissus et autres données nécessaires à la détermination de la «compatibilité» des deux parties, a indiqué ce praticien. Deux commissions ont été également installées dans cette perspective au niveau du CHU, dont une commission médicale, responsable de la gestion des dons d'organes et à qui échoit le rôle de «constater la mort cérébrale du donneur», relève-t-on. La deuxième commission, dite d'éthique, se constitue de membres du conseil scientifique du CHU, avec la mission fondamentale d'approcher les parents des donneurs pour recueillir leur assentiment, préalable à observer impérativement dans tout prélèvement de rein, dans le cas, bien sûr, d'une compatibilité avérée après confrontation, a expliqué M. Mansouri, qui a signalé «l'opportunité de la mise en réseau des banques de données des CHU du pays pratiquant la greffe rénale». Dans ce contexte, il a estimé que «l'idéal pour le pays serait d'aller vers des donneurs par testament, mais le réalisme nous commande actuellement de nous concentrer sur la réussite de cette opération, tributaire de l'implication des familles, des médecins, des mosquées et des médias». Sept chirurgiens néphrologues, des paramédicaux, ainsi qu'un professeur en anaplastie (réparation des tissus) ont été détachés par le CHU pour recevoir une formation spéciale à l'étranger en perspective de cette opération, ajoute-t-on. «Face à l'insuffisance de donneurs potentiels, limités aux seuls parents du premier degré du malade, avec les problèmes de compatibilité que cela suppose, et devant l'accroissement du nombre d'insuffisants rénaux, le recours à ce type de prélèvement sur cadavre, autorisé par la loi et la religion, constitue la solution la plus indiquée pour le traitement de cette pathologie», a souligné ce responsable. Les avantages procurés par la transplantation de rein permettant, selon lui, de «libérer définitivement le malade de la dépendance de la machine de dialyse, ainsi que de réduire ostensiblement le coût de sa prise en charge». 30 greffes de reins, avec des organes prélevés sur des donneurs vivants, ont été réalisées par le CHU de Tizi Ouzou depuis 2007.