Abdelaziz Belkhadem est-il définitivement lâché par ses pairs ? Tout porte à le croire. La réunion d'hier du bureau politique qui devait aborder les bilans et les actions du parti mais aussi et sûrement les derniers développements que connaît le FLN a été boudée par les 4 ministres qui siègent au bureau politique, à savoir Amar Tou (Transports), Tayeb Louh (Travail, Emploi et Sécurité sociale), Abdelaziz Ziari (Santé) et Rachid Harraoubia (Enseignement supérieur), mettant ainsi Belkhadem dans une situation plus qu'inconfortable. Trois d'entre eux se sont déjà distingués dès jeudi en appelant le secrétaire général, à travers un document dont la presse a largement fait écho et qualifié de «non officiel», car ne «portant aucun sceau», dans les coulisses du siège central du FLN où se tenait hier à huis clos la réunion tant attendue du bureau politique, à «quitter la tête du parti pour permettre à un nouveau secrétaire général qui jouira d'un consensus, d'émerger». En réaction aux attaques de toutes parts le visant directement, le secrétaire général du FLN, dont la gestion est critiquée désormais ouvertement par ces mêmes membres du BP, à l'instar des membres du comité central et du mouvement de redressement, Belkhadem a affirmé qu'il ne démissionnera pas de son poste avant la tenue de la session ordinaire du comité central prévue du 31 janvier au 2 février et a même, selon d'autres sources, prévu, pour «court-circuiter» les manœuvres de ses adversaires, de convoquer un congrès extraordinaire pour demeurer à la tête du parti grâce aux nouveaux membres (de son choix) du comité central qui y sera alors élu. «C'est le comité central, instance souveraine, qui tranche», avait-il tenu à préciser pour «minimiser» la guerre qui lui est désormais menée. Hier, lors de notre virée au siège du parti, rien n'indiquait qu'une réunion aussi importante et décisive s'y tenait. L'on nous a seulement indiqué que la réunion allait tarder, donc inutile d'attendre une quelconque réaction de Belkhadem qui s'était réuni avec moins de 10 membres du BP sur les 15 qui le composent. Dans un communiqué laconique diffusé en fin de journée hier et sanctionnant les travaux de la réunion, signé par le chargé de communication Kassa Aïssi, l'on évoque à peine la crise qui secoue le parti. «Réuni en présence de la majorité de ses membres, le bureau politique a décidé de l'organisation de la session ordinaire du comité central du 31 janvier au 2 février 2013», écrit Kassa Aïssi. Ceci «pour étudier les questions organiques, les résultats des élections et le projet de révision de la Constitution (…) conformément au programme d'activités du parti pour 2013 qui sera soumis à l'instance souveraine entre deux congrès (comité central), seule à même de décider de tout ce qui concerne le parti, sorti vainqueur de tous les scrutins, profondément ancré dans la société, sur lequel le peuple a toujours compté pour la réussite des réformes et la concrétisation de la stabilité politique, institutionnelle et sociale du pays». Le communiqué du FLN qui évoque aussi une conférence nationale des élus sonne comme un défi aux détracteurs de Belkhadem qui s'en remet encore une fois à la décision «souveraine du CC», alors que la dernière session du 15 juin 2012, caractérisée par des scènes de violence, est on ne peut plus «illégale». Remake le 31 janvier ? Wait and see.