La troisième confrontation de l'histoire entre l'Algérie et l'Afrique du Sud ne restera sans doute pas dans les annales en tant que morceau d'anthologie sur le plan jeu ou buts, mais elle constituera simplement un rendez-vous amical où les calculs et le manque d'enjeu ont tué le jeu. A tel point qu'on restait convaincus, à certains moments, que les deux forces en présence avaient pris soin de laisser précieusement aux vestiaires leurs atouts et leurs vraies cartes à quelques jours seulement de la grande compétition. Et même si Vahid Hallilodzic s'en défendait quelque peu après le match lors de la conférence de presse en déclarant «non je n'ai pas cherché à ne pas dévoiler mes cartes dans ce match mais j'ai seulement passé en revue l'ensemble de mon effectif pour voir où en étaient mes joueurs. Et c'est d'ailleurs pour cela que nous avons convenu six changements», la grande majorité des personnes qui ont suivi ce match a eu l'intime conviction que les Verts ne se sont pas livrés à cent pour cent, et pour des raisons tout à fait compréhensibles : pour ne pas prendre de grands risques sur le plan physique, ni s'exposer à des blessures malheureuses à une semaine de l'entame de la compétition. Malgré tout, Vahid a, semble-t-il, tiré pas mal d'enseignements de la production de ses joueurs en commençant par les points négatifs comme l'inefficacité offensive qui commence à l'inquiéter : «C'est le deuxième match consécutif où on ne marque pas et j'espère qu'on retrouvera très vite notre efficacité sur le plan offensif», a-t-il dit en déplorant le fait que les Verts ont quand même eu dans ce match au moins trois ballons qu'ils auraient pu mettre dedans mais le manque de concentration et surtout d'application dans le dernier geste a fait que les attaquants Kadir, Slimani et autres Bouazza ont mis dans les décors des occasions nettes de scorer. Cela dit, la grande satisfaction de Vahid Hallilodzic est la solidité de sa défense qui a véritablement bien tenu le coup face aux rushes rapides des Sud-Africains, surtout en seconde mi-temps par l'intermédiaire des Parker et Tchabalala qui se sont montrés virevoltants. Que ce soit avec la paire Medjani-Belkalem ou Halliche-Belkalem, l'entraîneur national a, en effet, toutes les raisons d'afficher de l'optimisme concernant ce compartiment qui, de surcroît, dispose de deux paires de latéraux d'égale valeur depuis la venue de Ghoulam qu'on n'a, hélas, pas pu voir dans ce match. L'autre bonheur que le coach des Verts a sans doute tiré de ce match est l'étincelante prestation de Rais M'Bolhi qui a, en quelque sorte, fait taire tous ceux qui se sont interrogés sur sa convocation par Hallilodzic alors qu'il ne jouait plus depuis pas mal de temps avec son club, donnant ainsi raison à l'entraîneur national lorsqu'il dit que dans ce poste spécifique de gardien de but l'expérience est souvent prépondérante. Et même si Vahid Hallilodzic n'a pas dit grand-chose concernant le milieu de terrain, une multitude de questions se sont naturellement posées concernant ce compartiment qui sera, sans aucun doute, la clé de voute de toutes les équipes durant la CAN car chacun sait que dans le football moderne d'aujourd'hui la possession de la balle est la condition sine qua none du succès. Un domaine dans lequel tout n'a pas été parfait face aux Sud- Africains, mais qui peut néanmoins être justifié par l'absence de Mehdi Lacen souffrant d'une petite blessure avant ce match et donc indisponible. Fort heureusement, Vahid a rassuré tout le monde en indiquant que la blessure de Lacen n'est pas grave et qu'il récupèrera avant le premier match.