En visite hier à Constantine, malgré son état de santé, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, a fixé la date du 31 janvier comme dernier délai pour finaliser le programme d'action qui consacrera Constantine comme capitale de la culture arabe en 2015. Le budget pour cette manifestation n'a pas été encore évalué. La ministre de la Culture et les autorités locales dresseront, sur la base de propositions des responsables concernés par le volet culturel, le programme des projets à réaliser, des infrastructures à mettre à niveau et des sites historiques et archéologiques à mettre en valeur. Ainsi, la décision de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso) de désigner Constantine en tant que capitale de la culture arabe, en 2015, demeure certes une très bonne nouvelle mais les craintes du commun des Constantinois surgissent également. Deux années suffisent-elles pour achever les projets inscrits dans le cadre du programme normal qui compte, pas moins de 9 chantiers et lancer d'autres projets qui seront retenus pour la circonstance ? Eh bien, l'heure est au travail sans relâche, selon la ministre qui insiste sur le respect des délais. «La démarche entreprise à Tlemcen sera adoptée pour Constantine», a-t-elle expliqué. Avant d'ajouter : «Le programme sera réappliqué avec les nouvelles suggestions et avant le 31 janvier, il faut que le programme global soit terminé.» Evoquant les manifestations «Alger, capitale 2007 de la culture arabe» et «Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011», Mme Toumi estime que «beaucoup d'expérience a été accumulée par l'Algérie grâce à l'organisation de ces événements». Ce sont, dit-elle, «des atouts qui jouent en notre faveur et qui permettront de faire du rendez-vous de Constantine, une fête grandiose». La première responsable de la culture a rencontré hier les associations culturelles, les élus, les artistes, les notables et les cadres de son secteur afin d'élaborer une vision globale du grand événement qui constitue, selon Mme Toumi, une opportunité pour la ville de rattraper son retard relatif aux infrastructures culturelles et palier aux insuffisances. Constantine ne possède pas encore de salle d'expositions, compte deux musées seulement, et les responsables locaux admettent qu'il existe de nombreux manques. Pour Djamel Foughali, directeur de la culture de la wilaya, l'événement est «une vraie relance pour la capitale de l'Est sur tous les plans, car cela permettra de mettre à niveau les infrastructures culturelles, aussi bien au chef-lieu de la wilaya que dans toutes les communes». Enfin, Il reste que depuis l'annonce du choix de Constantine par l'Alesco, une profonde fierté est perceptible chez la majorité des habitants de la ville qui fut la capitale de la Numidie sous Massinissa.