Lors d'une conférence de presse tenue à leur siège à la cité des Amandiers d'El Kiffane, les membres du bureau du Syndicat national des pharmaciens (Snapo) de la wilaya de Tlemcen ont accusé «la direction de la Cnas de n'avoir pas respecté les conventions qui les lient et menacent de suspendre le service du tiers payant pour protester contre toutes les difficultés et entraves que rencontre la corporation des pharmaciens avec la Caisse». La direction de la Cnas réfute toutes ces accusations et dévoile certaines pratiques «illégales auxquelles s'adonnent certaines officines». A l'origine de ce bras de fer, le rejet par la Cnas de certaines ordonnances et l'imputation de leurs sommes versées au préalable aux pharmaciens. Selon la direction de la Cnas, «le contrôle effectué sur ces ordonnances a démontré qu'à la date de leur enregistrement, il a été remarqué que les vignettes étaient périmées ; la Caisse «s'inquiète de savoir si ces pharmaciens n'avaient pas délivré aux malades des médicaments périmés». A la Cnas, on écarte cette hypothèse après que des éléments nouveaux sont venus «incriminer davantage certains pharmaciens». Des citoyens se sont plaints par écrit à la direction de la Cnas de «l'utilisation frauduleuse par leurs pharmacies de leur carte Chiffa pour le remboursement de certains médicaments, de surcroît périmés». L'enquête interne a démontré par la suite que «plusieurs ordonnances ont été remboursées par certains pharmaciens en utilisant à l'insu des malades leur carte Chiffa et en se faisant établir des ordonnances de complaisance». C'est ce qui a poussé la Cnas à annuler les conventions avec certaines pharmacies et à leur imputer les sommes versées en attendant de prendre des mesures légales à leur encontre. Les pharmaciens reconnaissent «le rejet de ces ordonnances et l'imputation de ces sommes», mais pour d'autres causes, à savoir «un contrôle a posteriori datant de 3 ans», et n'évoquent pas l'affaire des vignettes périmées et l'utilisation par les pharmaciens des cartes Chiffa à l'insu des malades. Pourtant, la direction de la Cnas affirme détenir un dossier très solide sur cette affaire et que «les pharmaciens sont payés régulièrement sans aucun retard sauf dans les cas où le contrôle décèlait des irrégularités flagrantes». Selon certaines indiscrétions, ce n'est là que la face apparente de l'iceberg et que le remboursement des médicaments a toujours été lié à un grand trafic qui cause annuellement des pertes financières à la caisse d'assurance. Un grand scandale en perspective ? Affaire à suivre.