Photo : Fouad S. La généralisation de la carte Chifa, qui a débuté le 1er août dernier, n'a pas encore connu un véritable écho chez les assurés sociaux. Les citoyens ignorent toujours le fonctionnement de cette carte. Les pharmaciens trouvent du mal à expliquer aux assurés que ces nouvelles cartes sont conçues pour remplacer le carnet tiers payant. Ils ont affaire aussi à des cartes qui ont expiré et à d'autres non activées. Pour donner plus de renseignements, la majorité des 507 des pharmacies conventionnées dans la capitale ont ‘'scotché'' des affiches d'information sur les portes d'entrées. «Tout le monde parle de cette carte, mais sans savoir réellement à quoi elle sert», indique un pharmacien à Alger centre. Au niveau de la pharmacie, sise à la Place des martyrs, certains ignorent complètement le lancement du système du tiers payant. «Je n'ai pas entendu parler de cette décision», avoue un quinquagénaire. Nombreuses aussi sont les personnes qui ne sont pas au courant que le montant maximal pour une prise en charge par la sécurité sociale du coût des médicaments prescrits dans une ordonnance est fixé à 2.000 DA, à concurrence de deux ordonnances par trimestre et par personne. Au niveau de l'officine de Bab Azzoun, des Pharmaciens ont reçu des clients qui n'ont pas encore récupéré leurs cartes et d'autres sans ordonnances. Certains pensent que seuls les malades chroniques et les retraités ont droit d'utiliser cette carte pour l'achat des médicaments. «Je n'ai effectué qu'une seule opération avec le système du tiers payant durant la demi-journée», indique la pharmacienne. Des patients se plaignent également du refus des pharmaciens de leur vendre des médicaments autres que ceux portés sur l'ordonnance. Explication : «La CNAS refuse de nous rembourser des médicaments sous une autre appellation que celle répertoriée chez elle», explique le pharmacien. Au niveau de la pharmacie de l'Opéra, les choses sont plus organisées. Le gérant a aménagé un coin de son magasin pour justement prendre en charge les assurés de la CNAS. Deux pharmaciennes s'occupent des clients, l'une d'elles inscrit les données des médicaments sur le réseau de la CNAS pendant que l'autre prépare les médicaments et colle les vignettes au dos de l'ordonnance. Pour rappel, depuis le lancement de la carte Chifa en 2007, seuls les retraités et les personnes souffrant de maladies chroniques bénéficiaient de ce système. Il s'agit donc d'un avantage nouveau au profit de tous les titulaires de la carte Chifa qui ne sont pas malades chroniques et qui pourront désormais bénéficier du système du tiers payant pour l'acquisition de médicaments pour le traitement des maladies ordinaires, a expliqué récemment le directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, Djaouad Bourkaib S'agissant du seuil de 2000 DA par ordonnance, M. Bourkaib a relevé que des études ont démontré que celui-ci est «largement suffisant pour le traitement de maladies ordinaires». Dans le cas où le montant de l'ordonnance du bénéficiaire dépasse les 2.000 DA, le concerné aura à régler au pharmacien la différence qui sera par la suite remboursée par son centre de paiement, a-t-il encore précisé.