Rejet n La «dédomiciliation», qui implique que le malade peut s?approvisionner en médicaments dans n?importe quelle pharmacie, ne fait pas l?unanimité chez les pharmaciens conventionnés. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III il y a quelque temps, le Dr Bourkaïb, sous-directeur des prestations au ministère du Travail, a indiqué que «le tiers-payant a pour objectif l?accès du médicament au malade chronique». Mais vraisemblablement, certaines conditions imposées aux pharmaciens conventionnés avec la Cnas se heurtent à leur refus. Ces derniers ne veulent pas envoyer leurs malades au médecin de contrôle de la Cnas si son ordonnance dépasse les 1 500 DA. «On ne veut surtout pas se transformer en administrateurs, une tâche de bureaucrate qui n?est pas notre vocation», insiste une pharmacienne d?Alger. Par ailleurs, la «dédomiciliation», qui permet au malade de s?approvisionner en médicaments chez n?importe quel pharmacien, ne fait pas l?unanimité de ceux conventionnés. Le directeur des prestations au ministère du Travail estime au contraire que «le pharmacien se fait rembourser même s?il y a des retards». Une autre nouvelle proposition du ministère du Travail et de la Sécurité sociale a trait au livret de tiers-payant, en remplacement de la carte, destiné à améliorer la gestion du système Cnas. Le malade titulaire d?un livret peut ainsi s?adresser à toutes les officines pharmaceutiques conventionnées dépendant d?un même centre payeur. Cette proposition, saluée au départ par quelques-uns, n?a pas suscité l?adhésion de toute la corporation des pharmaciens. Le Snapo souligne, en effet, que «le syndicat n?a rien proposé et n?a rien accepté». Mais pourquoi donc ce refus ? Selon des pharmaciens contactés par nos soins «il est impossible de substituer la carte au livret car cela posera des difficultés d?identification des vrais malades chroniques». Un pharmacien d?Hydra appréhende cette nouvelle mesure arguant le fait que «n?importe quel client pourra se présenter avec un livret pour acquérir gratuitement des médicaments sans avoir la possibilité de le contrôler». Le contrôle du malade n?est pas du ressort du pharmacien qui sera confronté à une ruée de malades chroniques. Toutefois, certains pharmaciens craignent pour leur marge bénéficiaire une fois cette démarche appliquée.