Le vol de voitures connaît ces derniers jours une recrudescence à Oran. Durant ces trois derniers jours, ce sont pas moins de trois véhicules qui ont été dérobés dans des conditions qui laissent supposer que les voleurs agissent en réseau bien organisé. Mais le plus grave est que ces vols sont signalés dans des quartiers supposés être bien surveillés, puisque situés au centre-ville et dans sa périphérie. Dimanche en fin d'après-midi, le vol d'une Renault Symbol s'est produit au niveau de la rue Aspirant Maillot, en plein centre du quartier Saint-Pierre, sur les hauteurs du centre-ville. Un citoyen, qui avait garé son véhicule, a constaté sa disparition après son retour. «Ce qui m'étonne est la rapidité avec laquelle ont agi les voleurs. Il n'a fallu que quelques minutes pour prendre possession du véhicule et se volatiliser», dira la victime, un jeune homme. Ce dernier ne manquera pas de préciser que la rue dans laquelle s'est déroulé le vol est connue pour être très fréquentée et surtout pour être le fief de trafics en tous genres. «Tous les présents que j'ai sollicités n'ont curieusement rien vu et rien entendu», dira-t-il. Au cours de la même journée, un véhicule stationné non loin du consulat d'Espagne, à Oran, a été volé dans les mêmes conditions. Le ou les voleurs ont agi avec dextérité, sans attirer l'attention des présents et surtout sans se faire remarquer. La veille, un véhicule Hilux a été volé à El Barki. Ces vols supposent l'existence d'un réseau qui prend en charge le véhicule une fois volé. Si par le passé, les voitures étaient désossées pour être revendues sous forme de pièces détachées, aujourd'hui et avec les progrès technologiques, le butin est revendu pour être remis en circulation avec de faux papiers. Il suffit au faussaire d'une petite prouesse pour doter le véhicule de nouveaux documents et le revendre dans une autre wilaya du pays. «La voiture Symbol est aujourd'hui très prisée par les voleurs qui ont trouvé l'astuce comment maquiller son numéro de châssis. Il suffit de détacher la plaque sur laquelle est gravé le numéro et la remplacer, et le tour est joué», dira une victime. Revendus en l'état D'autres sources à Oran affirment que les voleurs ont poussé leur culot jusqu'à bénéficier des progrès de la technologie. «Certains systèmes d'alarme, d'ouverture ou de mise en route codés sont craqués.Même les clés à puce censées n'être manipulées que par le constructeur, sont aujourd'hui dupliquées. Rien ne les arrête, malgré les efforts des services de sécurité qui mènent pourtant une guerre implacable contre ces réseaux», affirment des sources qui ne manqueront pas de préciser que le temps où les voleurs procédaient au dépeçage du véhicule pour le revendre à des magasins spécialisés dans la pièce d'occasion est révolu. «Depuis que ces magasins sont sous l'œil des services de sécurité qui effectuent des contrôles inopinés et qui exigent des documents prouvant l'origine de la marchandise, les voleurs ne désossent plus les véhicules, mais préfèrent les revendre en l'état espérant une mise en circulation illégale grâce à des complicités dans l'administration. Cela s'est répercuté sur les prix de vente des véhicules volés qui défiaient, à une certaine époque, toute concurrence, mais qui sont proches aujourd'hui de la réalité du marché, ce qui induit en erreur plusieurs potentiels clients», diront des sources au fait du phénomène.