Michel Platini, le président de l'UEFA, approuve le comportement du Milanais Kevin-Prince Boateng qui a quitté le terrain après des chants racistes lors d'un match, se démarquant ainsi de Sepp Blatter, le président de la Fifa, dans une interview accordée lundi à RTL. C'est formidable, j'ai beaucoup apprécié", a confié à la radio française le président de la fédération européenne, interrogé sur l'attitude de Boateng. "C'était très bien, j'ai d'ailleurs appelé le Milan pour les féliciter". Le 3 janvier, le Ghanéen, excédé par les cris racistes des supporteurs de la petite équipe de Pro Patria (4e div.), avait quitté le terrain à Busto Arsizio (nord), provoquant l'interruption du match amical à la 26e minute. Le reste de l'équipe l'avait suivi, sous les sifflets des supporteurs de l'équipe adverse. "Nous avons mis des règles en C1 et en C3 avec les arbitres. S'il entend des cris racistes, il y a un appel au micro et une suspension du match pendant une minute. Ensuite, si ça recommence, là, il y a une suspension de deux minutes et un nouvel appel via le speaker. La troisième fois, il peut arrêter le match. C'est l'arbitre qui est le patron du stade", a-t-il poursuivi. Par cette prise de position, M. Platini se démarque cependant de celle adoptée dans un premier temps par Sepp Blatter, le président de la fédération internationale. "Quitter le terrain? Non. Je ne crois pas que cela soit la solution. Je ne crois pas que l'on puisse sortir (du terrain). C'est un problème délicat, mais je le répète, il n'y aura aucune tolérance pour le racisme dans les stades. Nous devons lutter contre ça", avait déclaré trois jours plus tard le Suisse depuis Dubaï dans une interview au journal de Doha, The National. "La seule solution est d'être très sévère sur les sanctions et les sanctions doivent être un retrait de points ou quelque chose de similaire", avait poursuivi M. Blatter. Le président de la Fifa a de nouveau plaidé dimanche en ce sens. "Déduction de points/relégation de l'équipe. Sanctions financières: pas suffisantes. Matches à huis clos: pas une bonne solution", a posté M. Blatter sur son compte de messagerie Twitter. "Les sanctions en cas d'actes discriminatoires doivent être très sévères. Nous en discuterons au prochain Comité stratégique dans trois semaines", a également posté le patron de la Fifa.