«Je vous informe que l'un des véhicules à bord desquels se déplaçaient les terroristes vers In Amenas s'est renversé en cours de route et il y a eu deux morts», avait annoncé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa conférence de presse consacrée à la prise d'otages dans la base-vie Sonatrach/British/Statoil de Tiguentourine. Le Premier ministre avait, par cette annonce, voulu démontrer qu'une enquête avait lieu avec les terroristes arrêtés et que cette information a été justement obtenue de l'interrogatoire. Les services de sécurité ont obtenu d'autres informations dont certaines ont été communiquées à leurs homologues des pays concernés par la prise d'otages. C'est ce qui expliquerait, selon certaines sources, l'alerte donnée par des pays occidentaux à leurs ressortissants se trouvant à Benghazi, les sommant, comme l'a fait l'Angleterre, de quitter «immédiatement», cette ville. Le New York Times abonde dans le même sens. Dans un article où il est écrit que ce qui s'est passé à In Amenas «c'est le résultat du printemps arabe», le grand reporter de ce journal, Alfred de Montesquieu, a rapporté, citant «un officiel algérien qui a souhaité garder l'anonymat», que «plusieurs des Egyptiens preneurs d'otages en Algérie auraient également sévi il y a quelques mois en Libye, lors de l'assaut contre le consulat américain». Le 11 septembre, au beau milieu d'une vague d'indignation dans le monde arabe après la publication d'un film islamophobe, L'innocence des musulmans, le consulat US à Benghazi avait été attaqué et partiellement incendié et l'ambassadeur US, Christopher Stevens, et trois autres diplomates américains avaient été assassinés. Le Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique) a demandé, il y a quelques jours, à tous ses ressortissants de quitter le pays en raison de «menaces visant spécifiquement les Occidentaux», évoquant la possibilité de représailles, en particulier à Benghazi, rappelle-t-on encore. Une alerte motivée Cette alerte serait motivée, en partie, par des renseignements obtenus par les services de sécurité algériens lors de l'interrogatoire des «djihadistes» arrêtés parmi les terroristes auteurs de l'attaque contre la base-vie d'In Amenas, selon des sources. Renseignements communiqués par les services de sécurité algériens à plusieurs de leurs homologues, dont l'Angleterre. La France, l'Allemagne, l'Australie et les Pays-Bas ont, eux également, lancé un appel à leurs ressortissants pour quitter Benghazi. Cet appel serait, en partie, lancé dans le cadre des renseignements obtenus par les services de sécurité algériens avec l'interrogatoire des ravisseurs arrêtés. Ils seraient cinq preneurs d'otages, dont deux grièvement blessés, qui ont été arrêtés par les forces spéciales de l'armée nationale populaire (ANP) lors de l'assaut à la base-vie de Tiguentourine à In Amenas. La Libye avait estimé que ces appels «ne sont pas justifiés».