Les drones américains vont-ils frapper au Sahel, comme en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen ? Craints pour les conséquences que leur utilisation pourrait engendrer et sujets à polémique, les drones pourraient faire leur entrée dans la guerre au Mali, et également après. Si l'option est retenue, ce seraient les Américains qui, comme au Pakistan et au Yémen, utiliseraient cette technologie pour «traquer» les chefs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). L'armée française dispose de drones qui peuvent servir à la prise d'images, la localisation de mouvements terroristes et aussi l'espionnage, mais ne possède pas de drones armés. La volonté politique de détruire les groupes terroristes bute sur l'absence de drones armés. «La France tente actuellement de mettre en place une opération militaire exceptionnelle dans le nord du Mali, du jamais-vu dans l'histoire récente de notre pays. Mais, malgré le déploiement important de moyens, elle rencontre de sérieuses difficultés à cause de l'immensité du territoire et de l'absence de drones armés dans notre arsenal», a noté la publication française Marianne. La France aurait déployé pour la guerre au Mali deux drones Harfang rapatriés de l'Afghanistan mais ceux-ci, en dehors du fait qu'ils ne sont pas conçus pour des «frappes de précision», dont des chefs terroristes et dépôts d'armes ne peuvent pas survoler pendant longtemps sans faire des escales répétitives. La France se contente d'autres outils comme les Rafale qui «peuvent également être utilisés pour ce type de reconnaissance». Le fait de la non-localisation par l'armée française des troupes d'Aqmi et du Mujao et leurs chefs, au cours de l'opération militaire en cours au Mali pourrait être présenté comme une «motivation» pour le recours aux drones armés. L'immensité du territoire à surveiller pourrait être un autre grief présenté par ceux favorables au recours aux drones armés au Sahel. Le New York Times a annoncé, récemment, que les Etats-Unis préparent l'installation d'une base de drones de surveillance au Niger «afin de mieux contrôler les activités des groupes djihadistes au Sahel». Le même journal a ajouté que «la station américaine de surveillance comptera à terme quelque 300 militaires américains». Le Guardian, quant à lui, a annoncé que «les Etats-Unis et le Niger ont signé un accord militaire qui permet aux forces américaines d'opérer légalement sur le territoire nigérien». La dynamique de l'utilisation des drones au Sahel semble donc être lancée. L'éventuel déploiement de ces drones au Sahel se ferait non loin des frontières algériennes.