Si on se fie à ce que déclare Vahid Halilhodzic au site web sport24.fr, il y aurait une forte probabilité pour qu'il ne soit plus, dans peu de temps, entraîneur de l'équipe d'Algérie. Le Bosnien a clairement fait référence au fait qu'il lui sera difficile de contenter les Algériens. «Etre sélectionneur de l'Algérie n'est pas une tâche facile parce que les ambitions sont démesurées et infondées. Dans ce pays, les gens adorent le football et c'est parfois difficile d'expliquer qu'il y a une meilleure équipe en face de la nôtre. C'est même impossible ! Et de temps en temps, c'est fatiguant», a-t-il expliqué dans cette interview. On voit qui Halilhodzic vise, à savoir la presse algérienne dont les commentaires et les écrits tendent à faire croire que nous possédons une grande équipe capable de tout remporter et de battre n'importe qui. Mais cette presse-là n'a rien d'exceptionnel. Dans n'importe quel pays du monde, vous trouverez des médias qui vous présentent leur sélection comme une des plus fortes. Ils en arrivent ainsi à conditionner l'opinion publique et à la pousser à exiger parfois l'impossible. En 1982, quand les Verts avaient battu la RFA, il y en avait chez nous qui s'étaient mis à les voir revenir au pays avec la Coupe du monde. Mais après s'être faits éliminés, malgré deux succès en trois rencontres et le déroulement, contre leurs intérêts, du scandaleux match entre la RFA et l'Autriche, ces mêmes Verts étaient rentrés en Algérie en pleine nuit, dans l'anonymat, pour éviter la colère des supporters. Rachid Mekhloufi et Mahieddine Khalef, les deux entraîneurs nationaux, s'étaient d'ailleurs fait oublier durant de longs mois à cette époque là. Que dire de Rabah Saâdane qui avait pris une équipe d'Algérie à l'agonie, réussi à la mener aux demi-finales de la CAN 2010 puis à la phase finale de la Coupe du monde de cette même année et qui a été renvoyé comme un malpropre au premier accroc de l'équipe nationale après ces deux grandes compétitions ? Pour ce qui est d'Halilhodzic, il a le soutien de la Fédération algérienne de football. Cependant, et là il n'en parle pas, il y a un aspect financier à ne pas négliger puisqu'il se dit que des clubs qataris sont prêts à lui verser le double de ce qu'il gagne en Algérie. Disons que le Bosnien cherche à trouver un argument à son probable départ au travers de la pression qui lui est imposée par les médias et l'opinion publique algériens pour mieux cacher l'intérêt pécuniaire de l'affaire sachant que quand on vous propose le double de ce que vous touchez il est difficile de dire non. Halilhodzic n'est, après tout, pas un Algérien et on ne peut l'obliger à aimer notre équipe nationale à tout prix. Aujourd'hui il est dans notre camp, demain il sera dans celui de l'adversaire, c'est la loi du football et du sport qui veut ça. Le fait est que pour l'intérêt de cette équipe, le mieux serait qu'il continue à la driver car une échéance très importante l'attend, à savoir la qualification au Mondial 2014. Il appartient à la FAF de tout faire pour le retenir même si elle sait que cela sera difficile face aux coups de boutoir des Qataris. Si la Fédération venait à échouer dans cette mission, il va lui falloir agir avec rapidité mais aussi avec tact pour trouver celui qui va devoir diriger les Verts car le match contre le Bénin c'est le mois prochain. Halilhodzic a dit qu'il allait se reposer avant de se prononcer. Espérons que ce repos ne sera pas trop long.