La réapparition en public dimanche de Fidel Castro pour participer aux élections législatives cubaines a été l'unique évènement de ce scrutin où l'absence d'opposition devrait conduire fin février à la réélection sans surprise du président Raul Castro. Fidel Castro est arrivé vers 17h00 (21H00 GMT) au bureau de vote n°1 de la Place de la Révolution, à La Havane, où il a toujours voté avant de tomber gravement malade en juillet 2006 et de déléguer le pouvoir à son frère Raul Castro, a indiqué l'Agence d'information nationale. Le leader cubain, âgé de 86 ans, n'était plus réapparu en public depuis le 21 octobre, lorsqu'il a accompagné le ministre vénézuélien de l'époque, Elias Jaua, à l'Hôtel National. Une photo publiée dans la presse locale le montre revêtu d'une chemise sombre à carreaux et d'un blouson noir, en train de parler avec des gens dans le bureau de vote, appuyé sur une canne. Environ 8,5 millions de Cubains avaient été appelés à voter dimanche pour élire les 612 membres de l'Assemblée nationale. Les 29.957 bureaux électoraux répartis dans tout le pays ont ouvert à 07H00 locales (12H00 GMT) pour la désignation des 612 membres du parlement cubain, dont le président sortant Raul Castro, 81 ans, et son célèbre frère Fidel. Aucun candidat de l'opposition n'est présent à ce scrutin qui verra aussi l'élection des 1.269 délégués aux quinze assemblées provinciales et ne mettra pas en jeu le pouvoir du parti unique, le Parti communiste de Cuba. A l'issue de sa mise en place, la nouvelle Assemblée nationale procèdera à l'élection du Conseil d'Etat, organe exécutif suprême, dont la trentaine de membres éliront le 24 février leur président, qui devrait sans surprise être Raul Castro, pour un second mandat. Selon de nouvelles dispositions, le scrutin marque pour la première fois depuis un demi-siècle le retour à la limite de deux mandats de cinq ans, de nouveau imposé aux plus hauts responsables du pays. La génération "historique" au pouvoir depuis l'avènement de la Révolution cubaine en 1959 devrait ainsi partiellement céder la place à une nouvelle génération de dirigeants qui pourraient apparaître au grand jour avec leur élection au Conseil d'Etat.Raul Castro devrait ainsi quitter son poste en 2018. Pour leur part, privés de candidats, sans accès aux médias tous contrôlés par l'Etat et le PCC, les dissidents cubains, communément qualifiés par le pouvoir de "mercenaires" à la solde des Etats-Unis, ont appelé à l'abstention ou au vote blanc.