L'île cubaine reste dans le giron de la famille Castro. Raul succède à son frère Fidel. Sans surprise, il a été désigné par l'Assemblée nationale cubaine comme nouveau président. Ministre de la Défense depuis 49 ans, Raul, 76 ans, assurait déjà l'intérim à la tête du pays depuis juillet 2006, lorsque Fidel s'est retiré de la vie politique pour raisons de santé. Pour l'heure, les Cubains attendent de voir ce que va faire leur nouvel leader qui lui a d'ores et déjà annoncé la couleur du changement dans le continuité en sollicitant de ses électeurs l'autorisation de consulter son frère sur les décisions d'importance. L'installation de la vieille garde communiste aux côtés du nouveau président et le contrôle annoncé de Fidel Castro sur les rouages du pays, laissent peu augurer de changements spectaculaires à Cuba, du moins dans l'immédiat. Pour les affaires concernant la défense, la diplomatie et l'économie, les décisions majeures seront prises après consultation du vieux leader cubain, a-t-il prévenu dans son discours, avant d'en faire voter le principe à main levée par les députés. Raul Castro a tout de même annoncé apporter sa touche personnelle avec la prochaine levée de certaines interdictions, sans dire lesquelles mais tout le monde à Cuba pense à la libération des opposants et à l'ouverture économique. Une ouverture souhaitée également par les Etats-Unis. La nomination de Raul Castro laisse entrevoir un potentiel de changement pour Cuba, a déclaré Tom Shannon, le responsable du département d'Etat américain chargé de l'Amérique latine. Le leader maximo, qui avait annoncé mardi dernier qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat en raison de sa santé défaillante, se trouve, certes, confirmé dans son rôle d'arbitre mais il est attendu de Raul qu'il fasse évoluer le régime, faute de quoi, ça sera l'implosion à terme. Les 11 millions de Cubains ne se sentiront plus attachés à leur fondateur Fidel et ne s'empêcheront pas de manifester leur malvie. Certes, Cuba a réussi dans deux domaines stratégiques, l'éducation formation et la santé, données en exemple par les institutions internationales, pour le reste, c'est la précarité la plus totale. Le coup de vieux de La Havane est parlant en soi. Le Parti communiste sans la figue emblématique de Fidel ne pourra pas grand-chose dans une société avide de changements, s'agissant d'abord des conditions de vie, et d'assouplissements de la part d'une bureaucratie rigide. Raul doit faire avec une équipe composée de vieilles figures de l'orthodoxie cubaine. L'armée qui veille aux équilibres s'est renforcée dans le cénacle très fermé du pouvoir. Au bureau politique du Parti communiste, ils sont 6 sur 21 membres, Raul Castro compris. La plus jeune figure dynamique et la plus en vue de la génération montante, le vice-président Carlos Lage, 56 ans, reste l'un des cinq vice-présidents du Conseil d'Etat où son rôle de chef opérationnel devrait être renforcé. Ce cadet de l'establishment cubain pense à l'exemple chinois : ouverture économique sous la surveillance du parti. D. Bouatta