Le président français François Hollande a souligné hier le rôle de l'Algérie dans la lutte antiterroriste et la stabilité de la région du Sahel, mise à rude épreuve ces derniers mois, notamment depuis la prise du nord du Mali par des groupes terroristes. «Je veux ici dire combien l'Algérie a souffert pendant des années et des années du terrorisme, et que s'il y a un pays qui, ici, est la victime de la barbarie, c'est bien l'Algérie», a-t-il déclaré dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg, son premier depuis son élection en mai 2012. Tout en répondant au coprésident du groupe des Verts au Parlement, Daniel Cohn-Bendit, qui a évoqué un «double jeu» d'Alger avec les groupes islamistes armés, le président français a rappelé la prise d'otages meurtrière d'In Amenas en janvier, nouvelle preuve, à ses yeux, des souffrances endurées par l'Algérie. «Moi, je n'ai pas discuté de ce qui a été fait par les Algériens, sur leur territoire, pour frapper les terroristes qui retenaient en otages 600 personnes», a-t-il affirmé. «Alors, nous aurons besoin de l'Algérie dans cette région du monde (…) pour lutter contre le terrorisme (…), pour favoriser une politique de développement (…) et pour le dialogue politique y compris avec les Touareg», a insisté M. Hollande. Evoquant l'intervention militaire au Mali, il a justifié la décision prise le 11 janvier d'engager l'armée française, sans laquelle, a-t-il réaffirmé, les groupes terroristes auraient pris le contrôle de «l'ensemble du Mali», pesant ainsi sur «l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest». L'intervention militaire n'avait pas pour but de défendre un quelconque «intérêt» économique de la France. «En revanche, ce que nous protégeons ce sont les Maliens eux-mêmes, et c'est la possibilité d'un développement économique et s'il y a une responsabilité maintenant pour l'Europe, c'est de considérer que nous avons à développer ces régions», a-t-il dit.