Telle est la question qui revient tel un leitmotiv dans la bouche de plus d'un observateur de la scène politique nationale. Alors que la gauche a déjà son candidat en la personne de Mme Louisa Hanoune et que la mouvance dite démocrate se cherche encore, celui des islamistes semble être en stand-by. Il faut dire que le ralliement à l'Alliance présidentielle de celui qui en était considéré jusque-là le pivot, le HMS en l'occurrence, avec son soutien renouvelé au président de la République pour un nouveau mandat, lui a causé bien des torts. Sujette à des tiraillements et à des opérations de redressement au sein de ses composantes, la mouvance islamiste a connu presque le même sort que celle d'en face, la mouvance démocratique. Les dernières opérations de recollage des morceaux dans la perspective de la présidentielle d'avril, en vue de la présentation d'un candidat unique, semblent en voie d'aboutir. Abdallah Djaballah, figure de proue du courant islamiste, réserve sa réponse et la suspend à la décision du madjlis echoura d'El Islah, parti dont il revendique encore la paternité. En effet, lui qui a eu à perdre le contrôle des deux partis qu'il a eu à créer, Nahda et El Islah, semble être le candidat du consensus de ses militants de ses ex-partis. En homme politique rusé, il est en quelque sorte en réserve de la mouvance. Du côté des deux autres partis de la mouvance, El Islah et Nahda, et au vu de l'absence de figure charismatique susceptible de concurrencer le «cheikh», l'on s'achemine vers un adoubement de celui qui reste leur «géniteur» et qui garde un prestige certain auprès de la base et de bon nombre d'élus des deux formations. Dans tous les cas de figure, le candidat sera soumis à rude épreuve face à la machine électorale qui soutient la candidature de Bouteflika, et qui compte en son sein la principale formation du courant dit islamiste, le HMS, ainsi que des structures comme les zaouïas, au poids électoral déterminant.