Elle a jugé “contradictoire” la démarche visant à mettre en place une commission composée des représentants des partis agréés, impliqués ou pas dans la course, et des candidats y compris, ceux dont les dossiers de candidature ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. La candidate du Parti des travailleurs pour l'élection présidentielle du 9 avril n'a pas tari de critiques, hier, contre la composante de la Commission nationale de surveillance du scrutin dont la mise en place a été ordonnée par le président de la République. Pis encore, elle considère que “l'existence” même de cette commission démontre que les élections ne se “dérouleront pas dans la transparence voulue”. Présidant une session extraordinaire du Conseil national de son parti hier à Zéralda, Mme Hanoune a critiqué la démarche qu'elle a jugée “contradictoire” visant à mettre en place une commission nationale composée des représentants des partis agréés, impliqués ou pas dans la course à l'élection présidentielle, et des candidats y compris ceux dont les dossiers de candidature ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. Redoutant des “provocations”, l'oratrice a mis en garde contre “toutes dérives” qui découleraient de cette situation. Mme Hanoune s'en est également prise à la démarche des autorités de désigner par le biais des walis la composante des commissions communales. “Les urnes seront déplacées des bureaux de vote vers les commissions communales. Il peut se passer tellement de choses lors du transfert”, redoute-t-elle. Elle a mis en exergue un phénomène qui, selon elle, est en train de contribuer au pourrissement de la scène politique, en l'occurrence la vente des places dans les commissions locales de surveillance. Des places qui, d'après elle, “se vendent déjà au prix fort”. Les observateurs étrangers, eux aussi, ont eu leur part de critiques de Mme Hanoune qui promet qu'elle leur dira “en face” : “Vous ne pouvez pas garantir la régularité du scrutin.” L'administration et les partis de la coalition n'ont pas échappé à la diatribe de la candidate sans toutefois les citer. “Contrairement à certains, nous, nous n'avons utilisé ni le filet social ni la provocation pour faire pression sur les consciences”, martèle-t-elle préférant cependant, “garder le couvert sur le puits”, pour reprendre la formule populaire. Quant à une éventuelle riposte de son parti par rapport au système mis en place par l'administration, Mme Hanoune s'est contentée de dire qu'“on a fait des observations”. L'oratrice a affiché, à l'occasion, son désaccord avec le président Bouteflika dans le traitement du dossier des dettes des agriculteurs et celles des promoteurs Ansej. Pour elle, il faut “d'abord s'assurer qu'une telle décision soit réellement appliquée” et qu'elle ne doit concerner que “les petits agriculteurs”. “La maffia et ceux qui ont dilapidé l'argent doivent plutôt être jugés”, estime- t-elle. Même la décision “d'un candidat” de relever la bourse des étudiants de 50% n'a pas été épargnée par Mme Hanoune. “C'est une mesure qui nous a surpris”, confie-t-elle. Cela n'empêche pas Louisa Hanoune et son parti de maintenir le cap sur l'échéance du 9 avril que l'oratrice considère comme “un tournant” dans la perspective de la recomposition politique du pays. Elle dit militer pour une “vraie rupture avec la pensée unique et la politique de la provocation”. Elle veut aussi combattre le “désespoir et la fatalité”. Actualité oblige, Mme Hanoune a entamé son intervention devant les représentants de son parti au niveau des wilayas par un véritable réquisitoire contre les importateurs de pétards. “Comment un Etat ne peut pas arrêter un tel phénomène ? Qui se cache derrière ce trafic ?” s'est-elle interrogée, pointant du doigt “l'ouverture sauvage du marché”. Revenant sur l'échéance du 9 avril, Mme Hanoune ambitionne de “sortir plus fort” de la campagne électorale car son parti qui “combat le désespoir” fait un travail “d'éducation politique continue”. “Nous ne sommes pas une nébuleuse”, se défend-elle. Louisa Hanoune a, par ailleurs, trouvé “choquant” les images montrées à la télévision et relatives à la célébration officielle de la Journée mondiale de la femme. Hamid Saïdani