Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a annoncé le lancement d'une enquête pour l'identification «du circuit de commercialisation des produits de la pêche». Cette enquête, entamée avec les mandataires, les commerçants, les grossistes et même les pêcheurs, vise à «avoir une vision précise sur le fonctionnement, l'alimentation et l'étendue du segment de commercialisation de ces produits». Le ministre, qui rappelle la nécessité de «mettre en place les mécanismes permettant de relier, de faire fonctionner et d'assurer une suite de l'action à travers plusieurs acteurs du secteur de la pêche afin de lui permettre de jouer son rôle dans la sphère économique», a souligné que «la ressource n'est pas illimitée mais il faut la faire de façon rationnelle». Pour lui, «il ne va pas faire une révolution, mais le secteur a besoin d'une évolution» à travers des mécanismes existants qu'il faut exploiter. Par ailleurs, la mouture de la loi sur la protection sociale des gens de la mer proposée par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a fait «l'unanimité» des professionnels ayant débattu de son contenu à travers des rencontres régionales organisées par la Chambre nationale de la pêche. «Cette loi garantit une protection sociale aux pêcheurs et autres professionnels du métier dont la retraite, le système de remboursement des médicaments, la médecine du travail et autres. Elle tient compte des spécificités de cette profession et garantit une relation durable et réglementaire entre le pêcheur et l'Etat», a expliqué le ministre, en marge du Conseil national de la chambre tenu jeudi à Alger. Selon lui, 50 000 inscrits maritimes pourront bénéficier d'une couverture sociale après la mise en place de ce mécanisme, méconnu et objet de crainte auparavant par les professionnels. Il espère un début d'application durant l'année en cours. «Beaucoup de gens ne connaissaient pas ces mécanismes qui existent pourtant depuis longtemps. Ils craignaient de se rapprocher de l'Etat et ignoraient complètement leurs droits», a-t-il indiqué. Pour combler ces lacunes, le ministre appelle les acteurs de la Chambre de la pêche à «faire un grand travail de sensibilisation, d'information et de rapprochement régulier en direction des professionnels afin de les orienter». Comme première mesure, le ministre a décidé de «dépêcher des correspondants de la sécurité sociale dans les ports pour permettre à tous les professionnels de s'informer et de bénéficier des nombreux services proposés». Le ministre précise que «la prise en charge des aspects professionnel et social figure dans la feuille de route en cours d'exécution», visant à «proposer des solutions aux préoccupations structurelles posées par les professionnels du secteur». M. Ferroukhi a salué la création de l'association nationale de solidarité de son secteur estimant que ce nouveau-né «va répondre à un besoin de solidarité exprimé par les professionnels notamment lors d'événements tragiques d'un grand impact sur l'homme, les familles, les équipements et la production. Ce nouvel instrument va «unifier les professionnels», dira-t-il.