Le groupe d'affaires Nareva appartenant à la famille royale marocaine a signé un accord avec Gaz De France (GDF Suez) pour la création, à Tarfaya (extrême sud du Maroc) d'un immense parc éolien, le plus important d'Afrique. L'objectif de ce projet dont la valeur est estimée à 400 millions d'euros est de produire 350 mégawatts environ, ce qui permettrait au Maroc de doubler la production d'énergie renouvelable. Tant Nareva que GDF ont, dans un communiqué, justifié le choix de ce site, qui se situe aux portes du Sahara occidental, par «la puissance de ses vents qui atteignent une vitesse optimale». Le Front Polisario a tenu à avertir les entreprises étrangères contre tout investissement dans la zone parce que Tarfaya, ex-Villa Bens avant d'être cédée en 1958 par l'Espagne au Royaume du Maroc, est située exactement à la frontière avec le Sahara occidental. Un porte-parole de GDF Suez, groupe dans lequel l'Etat français est le principal actionnaire, a pour sa part tenu à rappeler qu'il «n'y aura pas d'extension du projet éolien de Tarfaya au Sahara occidental car ce territoire fait l'objet d'un contentieux «entre le Maroc et le Front Polisario». Selon cette même source, «aucune banque étrangère n'accepterait d'ailleurs de financer ce projet pour ne pas avoir de problèmes avec les Nations unies». Les seules qui pourraient «prendre ce risque» sont la Banque centrale populaire marocaine, la Banque marocaine du commerce extérieures et le propre groupe financier de la famille royale, Attijariwafa Ban. Il n'en demeure pas moins que l'aérogénérateur du projet sera installé en territoire sahraoui. Un accord a été signé, en 2012, par Nareva avec le groupe allemand Siemens pour la fabrication d'un aérogénérateur d'une capacité de 100 mégawatts à Roum El Oued, en plein territoire du Sahara occidental. Ce projet avait été dénoncé en son temps par le Front Polisario.