Jeudi matin, à l'appel du syndicat d'ArcelorMittal, plus de 3000 ouvriers de l'usine sidérurgique d'El Hadjar (Annaba) ont tenu à être présents à une assemblée générale pour faire le point de la situation qui prévaut après l'information qui a tant réjoui l'ensemble des travailleurs. Les leaders syndicaux ainsi que le député Smaïl Kouadria ont tous été unanimes à affirmer à l'assistance que l'Etat récupérera inéluctablement ce fleuron de l'industrie algérienne. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Mourad Daiffallah, a été le premier à intervenir, et d'emblée, il a dénoncé «ce prétendu plan d'organisation du travail de la direction qui a fait une suppression déguisée de postes d'emploi» ; il ajoutera que «ce plan vise à l'élimination de la zone chaude du complexe qui comprend des unités essentielles pour la production des produits semi-finis tels que la billette et la brame et que la suppression de cette zone névralgique signifie une perte de plus de 2000 emplois». Le SG fera aussi un sévère réquisitoire à l'encontre de la gestion du géant de l'acier : «Les installations de l'usine tombent en ruine ; depuis son arrivée en 2001, ArcelorMittal n'a pas déboursé le moindre centime pour l'investissement et la mise à niveau ; la production ne cesse de décroître d'année en année : en 2011, l'usine avait produit plus de 600 000 tonnes d'acier liquide alors que les chiffres de 2012 étaient encore en-decà des prévisions ; des 800 000 tonnes prévues, la direction a annoncé le chiffre de 580 000 tonnes d'acier liquide seulement». Lui succédant à la tribune, le président du comité de participation (CP), Abdelmadjid Bourai, a affiché, devant la nombreuse assistance satisfaite, son adhésion totale pour que l'Etat via le groupe Sider prenne le contrôle de la majorité du capital du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal d'El Hadjar. L'intervention du député et ancien secrétaire général du syndicat d'entreprise a été sans conteste le moment fort de cette assemblée générale des travailleurs ; il a annoncé que «l'Etat a la ferme intention d'investir à hauteur de 700 millions de dollars pour que le complexe d'El Hadjar atteindra une capacité de production de 2 millions de tonnes d'acier liquide par an. «Il rappellera ensuite à la foule des travailleurs que «l'Algérie importe actuellement pour 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques ; les usines de Bellera et Oran en voie de construction viendront renforcer à coup sûr les capacités de production du pays en produits sidérurgiques et satisfaire le marché national».