Le procès intenté par le tribunal militaire de Rabat contre les 25 militants sahraouis du camp de Gdeim Izik est «inique» et les condamnations prononcées contre eux sont «inacceptables», a constaté l'Observatoire international des droits de l'Homme, basé en Italie, dans une réaction parvenue hier à l'APS. «Ils l'appellent pompeusement ‘la Cour', mais c'est un peloton d'exécution ordonné par le ministre de la Défense. C'est le ministre qui engage des poursuites (le procureur le représente seulement) et c'est lui qui nomme les juges pour se prononcer sur ses demandes», a observé l'ONG. «Dans la nuit du 16 au 17 février 2013, aux alentours de 3 heures du matin, le peloton d'exécution sous le commandement du ministre, a ouvert le feu sur les 25 Sahraouis, accusés pour des faits de Gdeim Izik. Le peloton d'exécution a tiré une rafale de condamnations : 9 à la prison à vie, 4 à trente ans, 8 à vingt-cinq ans, 2 à vingt ans et 2 accusés ont été libérés, la peine étant proportionnée à la détention subie», a rappelé la même source. La Western Sahara Campaign a condamné également le verdict. Cette ONG britannique militant en faveur des droits de l'homme au Sahara occidental, a estimé que ces peines ont été prononcées contre des militants sahraouis du camp de Gdeim Izik, érigé en protestation contre l'occupation marocaine, avant le déclenchement du printemps arabe. «Non seulement nous condamnons ce procès, mais nous rejetons l'ensemble du processus juridique reconnu illégal», a déclaré, à ce propos, le coordinateur du Comité de soutien au peuple sahraoui au Royaume-Uni, M. John Gurr. Pour rappel, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther, a indiqué dimanche que le procès des 24 militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire marocain, «ne répondait pas aux normes internationalement reconnues d'un procès équitable».