Un antidiabétique devait être lancé sur le marché algérien bientôt, selon les responsables du laboratoire fabriquant. Présenté comme un nouveau traitement du diabète type 2, c'est le premier inhibiteur de la nouvelle classe thérapeutique des DPP-4 le Januvia. Mais, ce médicament figure sur la liste noire des traitements plus dangereux qu'utiles, publiée dans la revue Prescrire le 31 janvier 2013. Cette liste a été établie sur la base d'analyses publiées dans la revue entre 2010 à 2012. Aussi, une revue médicale britannique des plus sérieuses, British Medical Journal, ou BMJ, avait publié en 2011 que le Januvia ainsi que deux autres médicaments présentent un risque de cancer multiplié par 6. Selon cette publication «les firmes pharmaceutiques, en tout cas deux d'entre elles, ont ainsi tenté de camoufler les résultats d'une étude montrant que des antidiabétiques dont le Januvia pouvaient entraîner des pancréatites et des cancers (pancréas et thyroïde)». BMJ ajoute que «des chercheurs ont conduit une étude en s'appuyant sur les bases de données des autorités sanitaires américaines, la FDA. L'étude dont le résumé est encore disponible (en anglais) montre un risque multiplié par 6 de développer un cancer ou une pancréatite chez les patients prenant du Januvia, du Janumet ou du Byetta». En France, le médicament a été mis sur le marché en 2008 (donc, il ne s'agit pas d'un nouveau traitement tel qu'il a été présenté en Algérie). La haute autorité de Santé a émis un avis défavorable. Sur le site de l'agence française de santé, il est mentionné que «les antidiabétiques dont le Januvia de la classe des inhibiteurs de l'enzyme DPP-4, présentent non seulement un service médical rendu faible mais comportent des risques de réactions d'hypersensibilité grave, d'infection et peut-être même de pancréatites aiguës». Qu'en est-il en Algérie ? Le produit a été enregistré en 2012, selon la direction de la pharmacie du ministère de la Santé. Il reste le dossier du remboursement qui se trouve actuellement au niveau du ministère de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Selon nos sources, lors de la dernière réunion du comité chargé de l'étude et de l'approbation des derniers médicaments à rembourser, formé par des professeurs en médecine en plus des représentants de la Cnas, l'on a évoqué le cas du Januvia mais sans prise de décision. «Ce sera peut être discuté lors de la prochaine réunion», a-t-on ajouté.