La communauté internationale, représentée par des associations et des organisations, a continué jeudi de dénoncer les «lourdes» condamnations des prisonniers politiques sahraouis, prononcées dimanche dernier par un tribunal militaire marocain. Ces associations et organisations ont, pour la plupart, appelé à la libération «immédiate» des 24 prisonniers sahraouis de Gdeim Izik, exhortant notamment le Conseil de sécurité des Nations unies à intervenir pour demander l'annulation du verdict. Le Centre américain Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme a dénoncé ces lourdes condamnations, tout en critiquant le Maroc pour sa «violation des normes d'un procès équitable». De son côté, la Confédération générale italienne du travail (CGIL) a qualifié, dans une déclaration à Rome, le verdict «d'inacceptable», selon Sergio Bassoli, chef du Département de politique générale du plus grand syndicat des travailleurs italiens qui compte plus de 6 millions d'adhérents. Dans le même sillage, quatre organisations non gouvernementales (ONG) italiennes, amies du peuple sahraoui, ont dénoncé ces «lourdes» condamnations et appelé à la «libération immédiate» des prisonniers politiques sahraouis. En France, la Confédération générale du travail (CGT) a relevé que ces «lourdes» peines prononcées par un tribunal militaire à Rabat sont «en violation du droit international ainsi que de la législation marocaine».Par ailleurs, un rassemblement de militants des droits de l'homme et de partis politiques est prévu le 27 février à Paris pour exiger la libération des Sahraouis condamnés et demander aux autorités françaises de dénoncer le procès «inique» dont ils ont fait l'objet. Cette action, à l'appel du Collectif sortir du colonialisme, intervient pour faire «rappeler à la France officielle ses engagements en matière de défense des droits de l'homme», a indiqué le président du Collectif, Henri Pouillot. Pour sa part, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH) a condamné «la tenue du procès inéquitable» des 24 Sahraouis annonçant qu'un «rapport complet» sur ce procès sera publié dans les prochaines semaines. De son côté, le président de l'Association des familles des détenus et des disparus sahraouis, Abdesselam Omar, a dénoncé ce verdict arbitraire, le qualifiant de procès «illégal». Un des avocats du collectif de la défense, Mohamed Messaoudi, a affirmé dans une conférence de presse au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) que le tribunal militaire de Rabat était un «tribunal d'exception» et le procès des 24 Sahraouis activistes des droits de l'homme n'était «ni juste, ni équitable».