"Volcanique cardinal" contre "explosif camerlingue", "bien commun" face à "burlesque": les internautes rivalisaient d'imagination dimanche pour évoquer les chances des candidats aux élections en Italie en contournant l'interdiction de publication des sondages. Profitant de la démission du pape Benoît XVI et la tenue prochaine d'un conclave, certains (www.youtrend.it) ont choisi la métaphore vaticane pour évoquer les différents prétendants au "trône de Pierre". Le leader de la gauche, Pier Luigi Bersani, apparaît ainsi sous l'habile pseudonyme de "joyeux cardinal de Plaisance", Beppe Grillo comme "l'explosif camerlingue de Gênes" et Silvio Berlusconi comme "le volcanique cardinal lombard". Quant au chef du gouvernement sortant, Mario Monti, il se cache derrière "le cardinal compassé de Milan, ex-nonce apostolique à Bruxelles". Et l'ex-juge anti-mafia sicilien Antonio Ingroia peut être reconnu derrière "l'implacable inquisiteur du Saint-Office de Palerme". Sur les pages des réseaux sociaux se multiplient aussi les portraits de candidats, affublés de tiares ou de mitres papales et accompagnés de slogans plus ou moins distingués... D'autres ont choisi la métaphore hippique (www.notapolitica.it), parlant de "courses de chevaux illégales" où les institutions de sondages deviennent des "hippodromes". Là, les candidats se retrouvent avec des sobriquets en français, dignes des trotteurs du Grand prix d'Amérique. La coalition de gauche s'appelle "Bien Commun", celle de Berlusconi "Burlesque", Beppe Grillo est "Cinq étoiles" et Mario Monti "Ipson de la Boccon", allusion à sa carrière académique à la prestigieuse université Bocconi de Milan. Sur le papier aussi, les humoristes ne manquent pas de relever le télescopage entre la prochaine élection d'un pape dans la chapelle Sixtine à Rome et le scrutin politique en Italie. En Une, le vignettiste du Corriere della Sera illustre la rencontre samedi entre le pape démissionnaire Benoît XVI et le président de la République Giorgio Napolitano, dont le mandat expire en mai. Le chef de l'Etat octogénaire se penche vers le souverain pontife et lui glisse: "si jamais vous ne vous trouvez pas bien au couvent, souvenez-vous qu'il y aura bientôt de la place au Quirinal", siège de la présidence de la République italienne.