Inquiétudes - Après dix-huit mois de gouvernement technique, quelque 47 millions d'Italiens sont appelés aux urnes aujourd'hui dimanche et demain lundi pour désigner leurs représentants dans un climat d'incertitude sur la stabilité du prochain gouvernement. Le pire scénario serait que l'Italie se retrouve au soir du 25 février avec une majorité différente à la Chambre et au Sénat, alors que les deux assemblées ont le même poids en Italie. Cette hypothèse d'«ingouvernabilité» inquiète les marchés et partenaires de Rome, alors que la troisième économie de la zone euro très endettée ne voit pas le bout du tunnel. Ce scrutin qui a débuté ce matin à 08h (07h 00 GMT), porte sur l'élection des députés et sénateurs. Quatre grandes coalitions s'affrontent: l'une, centriste, menée par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, l'autre par son prédécesseur (centre-droit) Silvio Berlusconi, la troisième par le leader de la gauche Pier Luigi Bersani et enfin le trublion de la vie politique italienne l'ex-comique Beppe Grillo. Selon les derniers sondages, le Parti démocrate de M. Bersani part gagnant avec près de 34% des intentions de vote, suivi du PDL de M. Berlusconi (30%). L'ex-comique et son mouvement Cinq étoiles (M5S) raflerait 17% des voix et le Professore entre 10 et 12%. Mais la principale question porte sur la stabilité du futur gouvernement. Si M. Bersani semble assuré d'emporter la majorité à la Chambre des députés (où une seule voix de plus lui assure la majorité absolue des sièges), la situation est plus complexe au Sénat où tout dépend du poids des coalitions dans chacune des régions. Tout se joue dans quelques régions clés, notamment dans la riche Lombardie. Silvio Berlusconi, parti sous les huées en novembre 2011 en laissant une Italie au bord de l'asphyxie financière, a effectué une remontée spectaculaire dans les sondages, promettant non seulement de baisser les impôts mais de rembourser ceux payés l'an dernier... Il a réussi à talonner le leader de la gauche, jugé peu charismatique. Beppe Grillo, dont les meetings à travers tout le pays ont rassemblé de véritables marées humaines, catalyse la rage d'Italiens victimes du chômage et de la récession. Quant à Mario Monti, désigné à la tête du gouvernement par le président de la république pour sauver l'Italie de la faillite, sans jamais avoir été élu, il pâtit des conséquences de sa sévère cure d'austérité qui a enfoncé le pays dans la récession.