De fortes intempéries ont été enregistrées durant ces deux derniers jours. C'est le branle-bas de combat qui s'en est suivi. D'emblée, l'image de Venise, la ville Italienne, se présente sous les balcons des citoyens skikdis. Pas de surprise donc, les leçons des inondations des années 1984, 1991 et 2003 n'ont pas été retenues. Les signes médiévaux prennent le dessus. L'accès aux immeubles est si difficile dans les zones basses qu'il est nécessaire, même pour des raisons de santé publique, pour les habitants d'enfiler leurs bottes afin de pouvoir traverser la mare formée devant leurs blocs. S'aventurer sous une pluie battante et un terrain bourbeux est dangereux pour les personnes âgées et les malades. Les écoliers sont mis à rude épreuve pour rejoindre leurs établissements scolaires. A Merdj Eddib, l'une des cités les plus fortement touchées, c'est l'apocalypse : une masse humaine compacte se forme graduellement le long de la voie, devant les écoles, sur le chemin du travail et dans les institutions publiques, administratives et universitaires. La circulation automobile devient difficile. Les mares d'eau constituées rapidement et partout, l'envie de rentrer tôt à la maison en sont les causes. On se bouscule dans les aires de stationnement, les gares routières et les abribus, on joue des bras pour être le premier à prendre place à bord des véhicules de transport en commun. Pourtant, dans le cadre préventif, une équipe d'intervention d'urgence, constituée des représentants de l'APC, de l'ONA, de la direction de l'hydraulique, de l'Algérienne des eaux, de l'OPGI, a été installée dans le but d'engager des travaux de curage des oueds, débouchage des avaloirs, de dégagement des caniveaux, de désherbage au bas des immeubles. A la lumière des données actuelles, on peut conclure que les résultats ne sont pas encore satisfaisants. Même dans le cadre du sauvetage, des lenteurs sont à signaler. Comme de coutume, d'autres lacunes suivent, comme les restrictions en matière d'approvisionnement en eau, les coupures d'électricité et, fait récurrent ces derniers temps, la rupture du réseau internet du fait de l'endommagement de la fibre optique à El Harrouche. La finalité est que, lors des pluies, quelques citoyens vivent dans le malheur tout en étant bloqués chez eux.