La ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Souad Bendjaballah, a appelé hier à «plus de vigilance et d'efforts pour la préservation des droits et acquis de la femme arabe dans le nouveau contexte régional marqué par les changements majeurs dans plusieurs pays». Dans une conférence de presse tenue en marge de la clôture du 4e congrès de l'Organisation de la femme arabe (OFA), qui durera trois jours à Alger, sous le thème de «L'entrepreneuriat féminin dans le monde arabe», la ministre et présidente sortante de l'OFA a insisté sur l'importance de préserver les acquis des femmes arabes, «source de fierté de certains pays» au lendemain de l'arrivée au pouvoir de courants politiques hostiles à l'émancipation des femmes. Interpellés à plusieurs reprises, notamment par des journalistes égyptiennes venues nombreuses à Alger et qui n'ont pas caché leur crainte d'un retour en arrière en matière de droits des femmes, les responsables de l'organisation ont tenté, tant bien que mal, de rassurer les citoyennes arabes. Répondant à l'une des questions concernant la montée du courant islamiste dans plusieurs pays, la nouvelle présidente du conseil exécutif de l'OFA, l'Emiratie Cheikha Seif Echami, a précisé que la vision globale de l'organisation est une vision musulmane du rôle de la femme. «Il n'y a aucune contradiction entre l'Islam et le progrès des femmes. La première femme entrepreneur dans l'histoire musulmane est Sayida Khadidja, la première épouse du Prophète Mohamed (QSSSL) et première personne à embrasser la religion musulmane», a-t-elle rappelé. «Les messages que véhiculent certains courants, dits islamistes, n'ont rien à voir avec nôtre religion. Les droits auxquels nous appelons ne contredisent nullement notre religion», a-t-elle affirmé. Les «changements politiques», communément appelés «Printemps arabe», que traverse la région ont contribué à l'«éviction» de certaines dames arabes, autrefois très influentes au sein de l'organisation. Leur absence remarquée est sans conséquence sur le déroulement des travaux de l'OFA, précise Fadia Kiwan, représentante du Liban. «Les différentes décisions sont adoptées après de longues concertations entre les membres des différents conseils et ne sont pas l'œuvre d'individus», a-t-elle précisé. L'OFA, une organisation démocratique et indépendante ? C'est ce que semble nous dire la ministre de la Solidarité et de la Famille, Mme Bendjaballah, qui a démenti les ingérences des Etats et gouvernements dans le travail de l'organisation. Réagissant aux rapports des ONG et instances internationales qui considèrent le statut des femmes arabes parmi les plus dégradants, Mme Bendjaballah a estimé qu'ils étaient à prendre en considération dans les travaux de l'OFA afin de remédier à certaines lacunes. Par ailleurs, l'OFA a tenu à appeler à la fin des hostilités en Syrie et à rappeler sa solidarité avec la femme palestinienne, rappelant que les femmes et les jeunes filles étaient les premières victimes des conflits armés.