Le Real Madrid, qui a éliminé mardi Barcelone en demi-finale de la Coupe du Roi, espère récidiver contre des Catalans toujours orphelins de Vilanova, pour le deuxième clasico de la semaine, samedi (15h00 GMT) à Bernabeu, à l'occasion de la 26e journée du championnat d'Espagne. Davantage qu'une bonne opération du point de vue comptable - les Merengue, 3e, pointent à 16 longueurs du leader catalan - une victoire madrilène signifierait surtout une nouvelle gifle pour des Barcelonais en situation critique, comme l'avait déjà montré leur défaite 2-0 à Milan en Ligue des Champions. A l'inverse, l'enjeu pour les partenaires de Messi consiste à redresser le tir et à retrouver d'urgence de la confiance, avant un 8e de finale retour de C1 contre Milan, mercredi 12 mars. Pour les Blaugranas, malmenés successivement par le Milan puis le Real en Coupe, incapables de déployer leurs combinaisons habituelles, il est donc temps de procéder à des réglages et de surmonter une série de difficultés. Certains obstacles seront toutefois difficiles à éliminer: l'absence d'un Tito Vilanova coachant à distance en raison de son traitement pour un cancer à New York continuera par exemple de peser. "C'est notre leader, expliquait le président du Barça, Sandro Rosell, après la défaite des siens mardi à domicile (1-3). Imaginez n'importe quelle entreprise ou usine sans son chef de production." En attendant de pouvoir resserrer les lignes par un voyage de Rosell, mercredi à New York, les Barcelonais continueront donc de fonctionner avec l'entraîneur adjoint Jordi Roura comme courroie de transmission. Ce coaching à quatre mains n'empêchera toutefois pas certains ajustements, indispensables compte tenu de l'actuel électrocardiogramme plat du Barça. Villa pour épauler Messi? Si l'on excepte le forfait de Xavi, handicapé par une déchirure musculaire à la cuisse droite qui pourrait aussi lui faire manquer le match de C1 contre Milan, le plus gros changement devrait ainsi être la titularisation de Villa en lieu et place de Fabregas. Le retour dans le onze initial du meilleur buteur de l'histoire de la sélection espagnole (53 buts) possède en fait un double intérêt pour le Barça: épauler un Messi fatigué d'avoir le monopole de la finition (le petit Argentin a inscrit près de la moitié des buts de son équipe en Liga) et faire redescendre Iniesta au milieu. "Je me suis déjà expliqué sur le sujet: là où je me sens le mieux, c'est au milieu, pas sur l'aile ", avait une nouvelle fois expliqué Iniesta mercredi. Le "magicien" -l'un des rares à avoir surnagé face au Real mardi- aura ainsi la possibilité de participer davantage à la construction du jeu de son équipe. Côté Real, des modifications sont elles aussi à l'ordre du jour, mais pour une autre raison: confrontés au rendez-vous le plus important de leur saison, mardi, en 8e de finale retour de C1 à Manchester (1-1 à l'aller), les Madrilènes vont sans doute faire tourner leur effectif samedi. L'entraîneur José Mourinho devrait ainsi mettre au repos certains cadres particulièrement sollicités comme Xabi Alonso ou Özil. Même Varane, qui a ces derniers temps damé le pion au Portugais Pepe, devrait être ménagé en prévision du choc à Old Trafford. Quant au Brésilien Kaka, il devrait faire son grand retour en clasico compte tenu de la suspension de Di Maria et de sa renaissance démontrée contre La Corogne, en championnat (2-1). Après un choc somptueux au Camp-Nou mardi dernier, on peut donc s'attendre à une confrontation sur un mode plus mineur. Même si un clasico reste un clasico.