L'absence de Tito Vilanova se fait ressentir. David Villa mérite un meilleur traitement. Il fallait juste voir les visages crispés des Xavi, Iniesta ou Busquets, au moment de voir l'attaquant Cristiano Ronaldo célébrer ses buts au stade Camp Nou avant-hier, lors de la large victoire «3-1» du Real Madrid en match retour en Coupe du Roi, pour comprendre que le Barça est en train de vivre des moments très difficiles. Presque humiliés par la bande à Mourinho dans leur propre jardin fétiche, les Catalans auront du mal à encaisser ce nouveau coup dur, quelques jours après une sévère gifle reçue à San Siro face au Milan AC, en revenant ce jour là avec une cuisante défaite «2-0», lors du match aller en huitième de finale de Ligue des Champions. Afin de tenter d'expliquer ce visage pâle des Catalans, voici quelques indices à l'origine de l'actuelle mauvaise passe du Barça. Une équipe qui a perdu sa magie Si le Barça peut se vanter de créer son propre style de jeu, avec le fameux «Tiki-Taka» qui a longuement agacé ses adversaires, en leur privant de possession de balle, la donne est en train de changer ces derniers temps. Si en matière de statistiques les Catalans dépassent souvent la barre des 70% de possession de balle, ce n'est pas le cas au tableau d'affichage, face à des équipes comme le Milan AC et le Real Madrid, qui se sont montrées plus brillantes dans le domaine de la finition dans le dernier geste, ce qui reste le plus important au final. L'absence de Tito Vilanova se fait ressentir En ayant la lourde tâche de succéder à Pep Guardiola, qui a pratiquement tout remporté avec son club de cœur, l'ancien adjoint du futur entraîneur du Bayern Munich, à savoir Tito Vilanova, n'a pas raté ses grands débuts dans la peau d'entraîneur principal, en passant sans brûlure de l'ombre à la lumière. Mais souffrant d'un sérieux problème de santé, «Tito» est contraint d'abandonner sa place sur le banc, en poursuivant sa rééducation à New York depuis le 21 janvier dernier. Une absence qui a fini par avoir des conséquences négatives comme l'a affirmé le président Rosell. «Sans rien enlever au travail fourni par le reste du staff technique, il ne fait aucun doute que Tito Vilanova nous manque», a déclaré le dirigeant barcelonais, dont les propos ont été rapportés par The Independant. Même son de cloche de la part du milieu de terrain, Iniesta : «Il serait idiot de dire que Tito ne nous manque pas. Mais sa santé est la priorité. Nos entraîneurs sont là et nous avons confiance en eux.» Roura a-t-il vraiment carte blanche ? Si certains observateurs affirment que les dirigeants Catalans auraient dû nommer un entraîneur confirmé après la nouvelle rechute de Tito Vilanova, le fait de laisser son adjoint Roura assurer l'intérim à lui seul n'était nullement la bonne décision à prendre, même si le Barça tient toujours à préserver son image de club assez familier, en soutenant son entraîneur comme c'était le cas avec le défenseur Eric Abidal. Reste à savoir si Roura, qui semble incapable de gérer un grand club comme le Barça, est le responsable de ses choix tactiques avant ou même durant les rencontres, ou c'est bel et bien Vilanova qui continue de coacher l'équipe depuis son lit d'hôpital de New York. David Villa mérite un meilleur traitement De nouveau laissé sur le banc face au Real Madrid lors du coup d'envoi de la partie, l'attaquant espagnol David Villa, qui connaît certes quelques soucis physiques, n'est nullement considéré à sa juste valeur depuis le début de saison au sein du Barça. En ayant des relations très tendues avec l'Argentin Lionel Messi, Villa se contente d'un simple rôle de joker de luxe, alors que le club catalan n'arrive pas à concrétiser ses occasions ces derniers temps, mais en privilégiant de laisser le champ libre à Messi en pointe de l'attaque, histoire de lui faciliter la tâche d'exploser ses records de buts en fin de saison. Certains cadres ont besoin de souffler Si l'enchaînement des rencontres dans un laps de temps assez court est le prétexte des perdants dans le football du haut niveau, ou chaque grande équipe possède un effectif assez riche pour assumer le fait de rivaliser à fond dans n'importe quelle compétition, le Barça version 2012-13 a plus tendance à s'appuyer sur le même onze de départ. Le hic dans cette affaire, c'est que certains cadres, à l'instar de Puyol, Messi ou Xavi, peuvent faire l'impasse sur des matches de Liga, vu l'avance confortable au classement, au lieu d'enchaîner les rencontres, en se retrouvant comme c'était le cas face au Real Madrid, presque tétanisés avec des jambes assez lourdes pour tenir le coup en seconde période. Mais ou est donc passé Messi ? Une chose est sûre, Lionel Messi est bel et bien un humain ! Si personne ne pourra douter de l'immense talent de l'Argentin, ces deux matches face au Milan AC et le Real Madrid, sont à mettre rapidement aux oubliettes. Presque un fantôme sur le terrain, le meilleur buteur du Barça semble totalement déconnecté et à la limité d'être lassé de jouer, en n'ayant plus ce fameux coup de rein qui a souvent fait mal aux défenseurs adverses. Une méforme qui handicape sérieusement le Barça, vu que le génie Argentin a régulièrement sauvé la barque à lui seul par le passé, en endossant presque tout le temps le costume du héros catalan. Bye-bye le fameux triplé Alors que les Catalans ont souvent affirmé vouloir réussir un retentissant triplé cette saison «Liga – Coupe - LDC», ils devront revoir leurs ambitions à la baisse, après l'humiliante élimination en Coupe du Roi, aux portes de la grande finale. Si le fait de voir le Real Madrid repartir avec la qualification du stade Camp Nou n'a nullement plus aux fans catalans, côté joueurs, on tentent de relativiser, comme l'a affirmé le milieu de terrain Busquets : «Ç'a été une punition excessive et c'est à présent un titre en moins pour nous. Après, je tiens à préciser que ce sont des défaites ponctuelles (évoquant également le revers à San Siro face au Milan AC en huitième de finale aller de la Ligue des Champions, 0-2). Il ne s'agit pas d'un problème d'attitude parce que nous avons eu des occasions de marquer mais le football est affaire de cycle. Nous allons nous battre dans les deux dernières compétitions qui nous restent.» Laver l'affront face au Real ce samedi Hasard du calendrier, le Barça ne devra pas attendre trop longtemps pour prendre sa revanche sur les coéquipiers de Ronaldo. En effet, les Catalans vont se déplacer à Santiago Bernabeu ce samedi pour affronter le Real en Liga, en ayant l'occasion d'effacer le dernier revers, tout en prouvant qu'ils sont bel et bien les meilleurs, en méritant amplement leur confortable fauteuil de leader incontestable cette saison, comme l'a affirmé le milieu de terrain Xavi : «On va continuer à se battre : on va bien en Liga et on doit jouer le retour des huitièmes en Ligue des Champions. On devra être fort mentalement.» Se racheter face au Milan AC Si le résultat du nouveau Clasico de samedi aura peu d'influence sur la suite de la Liga, les coéquipiers de Pedro ont forcément les têtes déjà tournées vers le match retour en Ligue des Champions face au Milan AC, avec l'obligation de remonter deux buts. Face à une équipe italienne qui devra fermer les vannes à doubles clés, les Catalans devront se montrer nettement plus inspirés mais aussi et surtout assez rapides dans le domaine de l'exécution, afin de tenter de percer la muraille milanaise, en s'attendant à quelques changements comme l'a affirmé l'entraineur intérimaire Roura : «Il nous faut d'autres options tactiques. Je ne sais pas si c'est un problème physique ou mental. Nous avons disputé trois matches très durs en trois jours (sic) et il est possible que nous ayons un petit coup de mou. Il ne faut pas non plus dramatiser.» Se contenter uniquement de la Liga sera «presque» un échec ! Largement capables dans un grand jour de donner une véritable correction aux Milanais, les coéquipiers de Piqué devront trouver du mal à finir malgré tout la saison, en cas d'une nouvelle élimination face au Milan AC en Ligue des Champions, en se contentant uniquement de la Liga. Un grand sacre certes mais avec un goût d'inachevé, vu le faible niveau cette saison en Espagne, avec un Real laborieux depuis le début de saison, qui a perdu beaucoup de points bêtement, ce qui a poussé son entraîneur José Mourinho à se consacrer davantage à la Coupe du Roi mais surtout la Ligue des Champions, sans oublier les autres adversaires qui ne font plus le poids en Liga «Valence, Seville, Malaga....», malgré un probant début de saison de l'Atletico Madrid, qui n'a pas pu suivre le rythme infernal imposé par les Catalans par la suite.