Un soldat français est mort au combat samedi dans le nord du Mali, a annoncé hier la présidence française, ce qui porte à trois le nombre de militaires français tués depuis le début de l'offensive déclenchée le 11 janvier contre les groupes islamistes armés. Selon l'état-major des armées, au moins une quinzaine de combattants islamistes ont été neutralisés samedi au cours des opérations qui ont coûté la vie au soldat français. Un premier soldat français, un pilote d'hélicoptère, avait été tué dans la région de Sévaré dans le nord dès les premières heures de l'intervention française contre les groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali et préparaient une offensive en direction du sud. Un légionnaire parachutiste a ensuite été tué le 19 février lors d'un accrochage dans le nord du pays. Alors que l'importante opération militaire est toujours en cours dans la région montagneuse du nord du Mali. Selon l'état-major des armées françaises, 1200 militaires français sont engagés dans ce dispositif mobilisant également l'aviation et les hélicoptères d'attaque. Près de 800 militaires tchadiens sont également intégrés à cette force renforcée par des «éléments maliens», sans savoir leur nombre exact. Un flou médiatique règne depuis plusieurs jours sur les conditions exactes dans lesquelles se déroulent les combats.
Combats dans l'Adrar des Ifoghas Au cours de la journée de samedi, les Français ont tué 15 jihadistes, détruit trois pick-up et récupéré d'importants stocks de munitions. Ils ont également découvert de nombreuses armes lourdes, à savoir des mortiers et des mitrailleuses de 14,5 mm. L'Adrar des Ifoghas est beaucoup mieux défendu que ne le laissaient supposer les observations aériennes et satellitaires. Les soldats français se sont notamment trouvés face à des positions extrêmement bien préparées, avec des pick-up armés de mitrailleuses russes de 14,5 mm «embossés», c'est-à-dire protégés, y compris contre les frappes aériennes, par des levées de terre importantes, derrière lesquelles ils se dissimulent. Comme résultat, ces positions sont difficilement conquises et les combats sont «acharnés», selon une source militaire. Autre stupéfaction : les jihadistes ne se contentent pas de se défendre, mais attaquent courageusement leurs assaillants avec de simples armes d'infanterie. Une position retranchée française a ainsi fait l'objet d'un assaut, facilement repoussé sans doute, mais qui n'a laissé aucun survivant chez les assaillants. Cette imbrication des combattants empêche les Français de déployer toute leur puissance de feu. Pour cet officier connaissant les conditions actuelles des combats, il est frappant de constater que les jihadistes ne cherchent nullement à fuir la zone des combats. Au contraire, affirme cette source militaire, «on ne sait pas s'ils défendent autre chose que leur sanctuaire, mais ils se battent. Ils s'étaient dit que personne n'entrerait chez eux, et pourtant on va le faire... Et s'ils veulent mourir pour ça, on va les y aider». Par ailleurs, signalons qu'au moins 50 islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes armés dans le nord du Mali, ont été tués depuis vendredi dans des combats contre des soldats tchadiens et français près de Gao, selon une source militaire malienne. Les combats se poursuivaient hier matin à 60 km au nord de Gao entre islamistes et troupes maliennes appuyées par l'armée française. «Nous avons la situation en main, au moins 50 islamistes du Mujao ont été tués depuis vendredi», affirme une source militaire malienne.