Les gardiens David De Gea et Diego Lopez, opposés dans un duel espagnol mardi lors du 8e de finale retour de la Ligue des champions entre Manchester United et le Read Madrid, ont dû enfiler des gants de géants pour s'imposer dans les buts de ces deux grands d'Europe. Le jeune De Gea, âgé de 22 ans, s'est vu confier la saison dernière par Alex Ferguson la difficile succession du Néerlandais Edwin Van der Sar, parti à la retraite à plus de 40 ans après avoir tout gagné avec MU. Pour Diego Lopez, le défi n'est que temporaire, mais tout aussi redoutable. Il s'agit de se substituer à Iker Casillas, le temps que le capitaine des Merengue et de la sélection espagnole se remette d'une fracture du pouce qui devrait le tenir éloigné des terrains jusqu'en avril. Aussitôt connue la blessure de "San Iker", en janvier, le Real Madrid s'est mis à la recherche d'un remplaçant, José Mourinho n'ayant pas confiance dans le jeune numéro deux Antonio Adan. Le club s'est alors souvenu de Diego Lopez, un gardien de 31 ans qu'il avait formé, et l'a ramené au bercail en provenance du FC Séville pour 3,5 millions d'euros. Resté dans l'ombre de son prestigieux concurrent lors de son premier séjour chez les Blancs entre 2000 et 2007, le portier natif de Lugo, en Galice, s'est jusqu'ici bien acquitté de sa lourde responsabilité. Lancé dans le grand bain pour la demi-finale aller de Coupe du Roi contre le Barça (1-1), le grand Lopez (1,96 m), réputé surtout pour ses qualités sur la ligne, n'a encaissé que sept buts en huit matches, aidé en cela par la solide défense madrilène. De Gea, appelé lui aussi à prendre un jour la suite de Casillas, dans les buts de la sélection nationale, n'a pas tout de suite convaincu après son transfert de l'Atletico Madrid à Manchester pour 18,9 millions de livres en juin 2011. Intimidé Dès son premier match en rouge, le traditionnel "Community Shield" qui ouvre la saison anglaise, le filiforme Espagnol (1,93 m) a commis une bourde qui a coûté un but à sa nouvelle équipe, victorieuse quand même de Manchester City (3-2). Semblant un peu intimidé par l'ampleur de la tâche, il a été relégué sur le banc pendant quatre journées d'affilée au début de l'année 2012, à la suite d'un autre match émaillé d'erreurs contre Blackburn à Old Trafford. Au début de cette saison encore, Ferguson a appliqué une politique de rotation avec le Danois Anders Lindegaard, acheté en novembre 2010 au club norvégien de Aalesund. Il a fallu un match raté du Scandinave à Reading pour que De Gea redevienne l'indiscutable numéro un, une position qu'il a confortée ces derniers mois (18 titularisations en 19 matches) par des performances souvent de haut vol. L'Espagnol a ainsi été exceptionnel au match aller à Santiago Bernabeu, où il a permis aux Red Devils de décrocher un match nul prometteur (1-1) face aux tentatives de Cristiano Ronaldo. "David a montré qu'il avait du caractère car il a été beaucoup critiqué, souvent injustement. Notre force, c'est de faire grandir les joueurs. Il est arrivé chez nous très jeune, sans aucune expérience du football anglais ni de la langue. Il devait aussi parfaire son physique", a expliqué Ferguson. Avant d'ajouter: "C'est comme un petit enfant qui fait ses premiers pas. Il trébuche, puis il se relève plusieurs fois et finalement il se met à marcher. Ce garçon (De Gea) sait marcher maintenant".