Dans la soirée de lundi, Radio France Internationale (RFI) publie une image exclusive prise par des officiers tchadiens et que s'est procurée l'envoyé spécial Madjiasra Nako, présentant un cadavre qui pourrait être celui de Mokhtar Belmokhtar, qui aurait été tué samedi dans la vallée d'Ametetai. La même photo est publiée hier matin sur le site de Paris Match, mais qui est présentée comme celle de... Abou Zeid ! Y a pas photo ! Cette «confusion» illustre l'incertitude qui entoure le sort de ces deux chefs terroristes, même si la mort de Abdelhamid Abou Zeid semble plus confirmée que celle de Mokhtar Belmokhtar. Le président tchadien Idriss Deby a été catégorique en annonçant l'élimination par ses troupes de Abdelhamid Abou Zeid, «émir» de katibate Tarek Ibn Ziyad, et de Mokhtar Belmokhtar, «émir» de katibate el moulatamine (brigade les enturbannés). La France et le Mali ne confirment pas. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré lundi soir ne pas avoir de «preuve de la mort» des chefs terroristes Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar. «Je n'ai pas de preuve de la mort» de ces deux hommes, a déclaré le ministre français durant l'émission «Mots croisés» sur France 2. «Je ne vous dirai pas que l'un et l'autre sont morts car je ne le sais pas», a insisté Jean-Yves Le Drian. Le président du Tchad a, quant à lui, indiqué que son pays a refusé de montrer les images des corps de Abdelhamid Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar «par respect pour les valeurs de l'Islam». Ce serait un militaire tchadien qui aurait pris une photo sur son téléphone portable d'un corps sans vie présenté comme étant celui de l'un des deux chefs djihadistes éliminés. Cette photo a, par la suite, été publiée sur des sites internet. On ne sait pas si le corps pris en photo appartient effectivement à Abou Zeid, à Belmokhtar ou à une autre personne. Des djihadistes détenus L'armée tchadienne a également annoncé avoir capturé plusieurs terroristes au terme de violents combats. Le correspondant de RFI a annoncé avoir «vu huit personnes détenues par l'armée tchadienne, dont des Maliens, des Nigérians, des Tunisiens, des Marocains et des Burkinabès», et indiqué que «l'armée tchadienne a saisi, au terme d'affrontements armés, des quantités d'armes lourdes et un engin servant à creuser des tunnels» pour les djihadistes. Les combats se poursuivent au massif l'Adrar des Ifoghas, à l'extrême nord-est du Mali où des terroristes d'Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) se seraient retranchés. Le correspondant de RFI a d'autre part annoncé que le passeport de Michel Germaneau, otage français tué, a été retrouvé sur les lieux de combats. Michel Germaneau avait, rappelle-t-on, été tué en 2010 lors d'une tentative française pour le récupérer.