Les troupes françaises au Mali ont fait "une grande partie du travail" et se battent "pratiquement face-à-face" avec les combattants islamistes, a estimé vendredi depuis Bamako le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "Nous avons fait une grande partie du travail (...) Il n'est pas complètement fini, il reste les deux poches" de résistance des islamistes dans le nord du pays et "à sécuriser" la zone de "Gao", a déclaré le ministre qui s'exprimait sur l'antenne de la radio Europe 1. "Nous avons affaire à des terroristes tout à fait déterminés", a ajouté le ministre français arrivé jeudi au Mali pour rencontrer le contingent français. "Les combattants sont pratiquement face-à-face, ils se voient, et donc c'est à portée d'hommes, ça se passe au sol dans des conditions extrêmement dures", a assuré M. Le Drian, saluant "des forces françaises très déterminées, très professionnelles". "Les groupes sont quand même très nombreux", a relevé le responsable à propos des combattants d'Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). "Au moment où nous parlons, des interventions supplémentaires dans les montagnes ont lieu et par ailleurs des patrouilles se poursuivent". Il a également confirmé que deux jihadistes français avaient été arrêtés au Mali: l'un arrêté en novembre et extradé jeudi vers la France et un second, fait prisonnier avec une "demi-dizaine" de jihadistes dans le massif montagneux des Ifoghas. Ce dernier doit être extradé vers la France "dans les moments qui viennent", a indiqué le ministre. "Cela montre qu'il y avait là constitution d'une espèce de lieu, d'une filière terroriste de guerre, qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d'un destin radical, comme certains ont pu le faire en Afghanistan ou en Syrie", a dit M. Le Drian. Le jeune jihadiste présumé déjà expulsé vers la France avait été arrêté en novembre au Mali. Ibrahim Aziz Ouattara, qui a aussi la nationalité malienne, est soupçonné d'avoir cherché à rejoindre des groupes jihadistes opérant dans la région. Jean-Yves Le Drian s'est rendu jeudi dans le nord du Mali, pour saluer le "don de soi" des soldats français. Il doit rencontrer ce vendredi à Bamako le président par intérim Dioncounda Traoré et son Premier ministre Diango Cissoko, avant de partir pour le Burkina Faso. Il avait débuté sa visite de deux jours par le massif des Ifoghas, près de la frontière avec l'Algérie, où se déroulent les combats les plus durs contre les jihadistes armés liés à Al-Qaïda, repliés là depuis la reconquête par les troupes françaises et africaines des principales villes du Nord malien: Gao, Tombouctou et Kidal.