Rappel des événements au Mali, où la France mène une intervention armée pour enrayer l'offensive des islamistes venus du Nord. Cette vaste région est depuis avril 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ançar Eddine et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui en ont évincé des Touareg indépendantistes. - Jeudi 10 janvier . Quelque 1200 combattants islamistes s'emparent de Konna (centre), menaçant de continuer leur offensive vers le Sud. Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, demande l'aide militaire de la France. Des témoins indiquent que des avions militaires transportant des armes et des soldats étrangers sont arrivés à Sévaré, localité à 70 km au sud de Konna, dotée du plus important aéroport de la région de Mopti, où l'armée dispose d'un poste de commandement opérationnel. - Vendredi 11. L'armée malienne lance avec le soutien de la France une contre-offensive pour repousser l'avancée des islamistes. Bamako décrète l'état d'urgence. Le président français, François Hollande, confirme l'engagement des forces françaises. «Le Mali fait face à une agression d'éléments terroristes venant du Nord dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme», déclare-t-il. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) l'envoi immédiat de troupes dans le cadre de la Misma (Force internationale de soutien au Mali). Les Etats-Unis envisagent d'aider la France, grâce à un appui «logistique» et des drones de surveillance. - Samedi 12. L'armée malienne, appuyée par des forces françaises, prend le contrôle complet de Konna après de violents affrontements qui ont fait «une centaine de morts» dans les rangs islamistes (état-major malien) et 11 morts dans l'armée malienne. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, indique que des frappes aériennes ont été conduites pour bloquer l'avance de colonnes de pick-up armés des islamistes. Un officier français a été mortellement blessé la veille. Le chef d'état-major des armées français, l'amiral Edouard Guillaud, indique que l'opération a été baptisée «Serval». François Hollande affirme qu'«un coup d'arrêt a été porté» à l'offensive des groupes islamistes, réaffirmant que l'intervention française «n'a pas d'autre but que la lutte contre le terrorisme». Dans l'après-midi, des militaires français arrivent à Bamako en provenance de Côte d'Ivoire et du Tchad (responsable malien). La France a joué «un rôle capital» aux côtés de l'armée malienne (capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars 2012). La Grande-Bretagne annonce qu'elle va fournir une assistance militaire logistique mais ne déploiera pas de personnel en situation de combat. - Dimanche 13 La France poursuit, pour le 3e jour consécutif, les bombardements de colonnes de pick-up des islamistes. «Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain» (ministre français de la Défense). Des avions français ont bombardé des cibles dans plusieurs localités du Nord, en dehors de la zone de Konna (sources concordantes). Selon l'entourage du président français, les forces françaises affrontent des groupes «bien équipés, bien armés et bien entraînes», dotés «d'un matériel moderne, sophistiqué». Après le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal, le Bénin et le Togo annoncent l'envoi de soldats. Arrivée du Premier ministre malien, Diango Cissoko, à Alger, qui a exprimé son soutien «sans équivoque» aux autorités de transition maliennes.