Les jihadistes ont évacué lundi les grandes villes du nord du Mali qu'ils occupaient, après des bombardements des forces françaises, mais ont pris la localité de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, et menacé de «frapper le cœur de la France». Pour renforcer les troupes françaises, une trentaine de véhicules de transports de troupe blindés de la force française «Licorne » ont quitté lundi la Côte d'Ivoire pour se rendre au Mali voisin, selon des témoins sur place. Lundi, les combattants islamistes sont repassés à l'offensive dans l'ouest du Mali en s'emparant de Diabali. Cette attaque était dirigée par Abou Zeid, un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon une source sécuritaire régionale. « Nous savions qu'il y aurait une contre-offensive vers l'ouest, d'autant plus que (c'est) là (que) se trouvent les éléments déterminés, les plus structurés, les plus fanatiques (...). Ils ont pris Diabali, une petite commune, après des combats importants et après une résistance de l'armée malienne qui était insuffisamment dotée à ce moment précis », a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Mais dans le même temps, les jihadistes ont abandonné leurs fiefs dans le nord du Mali, telle la ville de Gao, soumise à d'intenses bombardements par des avions Rafale dimanche, qui ont tué plus d'une soixantaine de combattants, selon des habitants et une source sécuritaire. «Nous sommes libres. On n'a pas vu aujourd'hui un seul moujahidine ici. Ils ont quitté la ville et les chefs sont cachés », a assuré un habitant de Gao joint par téléphone.