Considérées comme l'un des «déterminants» de la sécurité alimentaire, les ressources génétiques de l'Algérie seront protégées à travers de nouveaux mécanismes et textes réglementaires. Un comité sectoriel de valorisation des ressources génétiques a été installé jeudi au ministère de l'Agriculture et du développement rural. «l'enfeu est très important», a relevé Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture. Le directeur général de l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (Inraa), Foued Chehat, a expliqué, pour sa part, que ce comité sectoriel aura un rôle de réflexion et de définition d'une stratégie d'actions. Il se chargera de l'organisation de la gestion des ressources génétiques et définira les premières actions à entreprendre. La reprise des inventaires des ressources génétiques et la mise en place d'un dispositif permettant l'actualisation de ces ressources figurent parmi les actions du comité, scindé en sous-comités spécialisés dans les différents types génétiques (végétales, animales et micro-organismes). Dans un premier temps, il se focalisera sur les ressources génétiques agricoles et agroalimentaires, a indiqué M. Chehat. «L'objectif du comité dans l'immédiat est de définir le mode d'action en relation avec tous les cadres et scientifiques qui s'intéressent à cette question (ressources génétiques) et de préparer le plan de gestion de la Banque nationale de gènes, qui sera bientôt opérationnelle», a-t-il ajouté. Cette banque de gènes d'animaux et de végétaux, qui devrait être opérationnelle vers la mi-2014, permettra de préserver les ressources génétiques. Les travaux de réalisation du site de cette banque à Barraki (est d'Alger), étant de 70%, l'Inraa lancera incessamment un appel d'offres pour acquérir les équipements de cette banque où seront stockées les ressources génétiques existantes en Algérie. Un programme d'amélioration génétique en vue Selon Hamid Hemdaoui, sous-directeur de la protection des patrimoines au ministère, le comité va également répertorier et coordonner entre tous les programmes de recherche et élaborer les textes d'application de deux projets exécutifs actuellement au niveau du gouvernement. Il s'agit de la loi sur les ressources biologiques et d'un décret exécutif portant sur les signes de qualité des produits agricoles d'origine agricole, a-t-il indiqué, expliquant que le décret permettra de protéger et de valoriser des produits agricoles de terroir. Le comité coordonnera également les travaux de recherches des instituts agricoles et fixera les priorités de la valorisation des ressources génétiques. Il œuvrera aussi pour la satisfaction du matériel génétique des filières stratégiques comme la céréaliculture et engagera un programme d'amélioration génétique. M. Chehat a souligné, par ailleurs, que l'importance de ce comité est liée au potentiel génétique que recèle l'Algérie, qui représente l'essentiel des ressources génétiques adaptées aux conditions agro-climatiques de l'Afrique-du-Nord. L'autre intérêt réside, selon lui, dans le rôle «déterminant» de ces ressources pour l'avenir du pays étant donné que l'Algérie dispose de plusieurs variétés et d'espèces qui peuvent disparaître à cause des effets des changements climatiques.