Afin d'accompagner la mise en oeuvre de la politique du Renouveau agricole et rural, des comités régionaux seront prochainement mis en place. Dans ce sens le directeur général de l'Institut national de la Recherche agronomique d'Algérie (INRAA), Fouad Chehat a précisé à que ces comités auront pour mission d"'assurer la proximité nécessaire avec les acteurs du développement au niveau du terrain. Aussi, le Comité sectoriel de coordination de la recherche agronomique et forestière et de l'assistance technique va procéder, à moyen terme, de mobiliser l'ensemble des compétences techniques sectorielles, des savoir-faire professionnels et des compétences nationales et créer les synergies nécessaires afin d'accompagner les agriculteurs, les éleveurs et les opérateurs économiques dans ce processus de modernisation des filières agricoles, engagé dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. M. Chehat a souligné, dans ce contexte, que les mesures prises pour certaines filières "ont démontré qu'il était possible d'améliorer nos performances". "Les résultats obtenus lors des deux dernières campagnes agricoles sont encourageants, particulièrement en ce qui concerne les céréales, la pomme de terre et la tomate", a-t-il estimé. Selon lui, ces filières "doivent servir de modèles et être démultipliés et étendus de manière systématique à l'ensemble des filières de large consommation". Le rôle de la recherche développement et de la vulgarisation, "est justement, d'accompagner, dans le cadre du programme quinquennal, cette diffusion des progrès techniques et organisationnels à l'ensemble des territoires agricoles et ruraux", a-t-il soutenu. Dans le cadre de cette politique, l'INRAA est chargé de cordonner les différentes structures et capacités du secteur en matière d'appui, d'assistance technique et de recherche. "Nous nous attelons, principalement avec le concours des compétences nationales, dans les universités et centres de recherche, à appuyer techniquement les programmes lancés en matière de développement oléicole, de développement de la production nationale de lait cru, de réhabilitation des zones agricoles et rurales d'excellence à l'image de la Mitidja", précise ce chercheur. S'exprimant sur l'amélioration de la sécurité alimentaire de l'Algérie, M. Chehat a souligné que compte tenu des évolutions externes (volatilité des marchés des matières premières agricoles) et de la croissance de la consommation interne et de l'évolution du pouvoir d'achat, l'amélioration de la sécurité alimentaire "est une action continue que les institutions publiques et les opérateurs privés doivent mener de pair afin de permettre une croissance forte et adaptée des filières de large consommation". La politique de Renouveau agricole constitue, à ce titre, "la réponse à cette nécessité de moderniser notre agriculture, de réguler et de développer les filières de large consommation, d'intensifier l'utilisation des intrants agricoles et de la mécanisation, de promouvoir la valorisation et la rationalisation de l'utilisation des ressources en eau dans l'agriculture", a-t-il rappelé. Notons que l'année 2009 a constitué l'année de référence pour la généralisation de la politique de renouveau rural à travers des programmes de développement visant l'amélioration des conditions de vie des ménages ruraux tout en veillant à la préservation des ressources naturelles. Sur le terrain, cela s'est traduit par la signature de contrats de performance pour la période 2009-2014, reposant sur l'approche PPDRI (projet de proximité de développement rural intégré). C'est également dans ce cadre qu'ont été élaborés et lancés cinq programmes de renouveau rural dont les objectifs reposent sur la préservation, l'extension et la valorisation du patrimoine forestier national, la protection des bassins versants (3,5 millions ha), la lutte contre la désertification (20 millions d'ha), la conservation des écosystèmes naturels et la mise en valeur des terres agricoles et forestières (341.000 ha). L'entrée en vigueur de certaines mesures apportées par cette nouvelle stratégie a permis dès 2009, d'obtenir des résultats "exceptionnels" dans la plupart des filières, notamment la céréaliculture qui, à la faveur d'une bonne pluviométrie, a enregistré une production record de 61,2 millions de quintaux dont une partie (orge) va même être exportée. Par rapport à 2008, le taux de croissance en matière de production agricole se situerait à la fin de 2009 autour de 40%, alors que ce taux est de 30% supérieur à celui prévu par les contrats de performance pour l'année 2009 (9,87%).