Il est surnommé tantôt le Chaplin, tantôt le Molière algérien. En fait Rachid Ksentini est les deux à la fois. Comme Molière, Ksentini est à la fois auteur de comédies et comédien. Il dominait aussi bien la scène que le public. Le «chaplinisme» de Ksentini se trouve dans le fait que les deux ont des dons de comédiens, de musiciens, de metteurs en scène et de compositeurs. Comme Chaplin qui aurait pu être un Mozart , s'il s' était consacré à la musique, Ksentini composait les musiques de ses chansons, les arrangeait et jouait de plusieurs instruments, dont le banjo. Comme Charlot, Ksentini pouvait jouer tous les rôles, dramatiques ou comiques. Le plus grand comédien algérien de tous les temps avait joué dans un cirque américain pendant quatre années et avait beaucoup voyagé. Il avait même passé un temps parmi les esquimaux. Ksentini, qui était largement en avance sur son temps, était une star et son humour, aussi bien sur scène que dans la vie était légendaire. Une fois, alors qu' il plaisantait avec le grand cadi d'Alger et à la menace de ce dernier qui lui déclarait : «Attention, mon bras est long» (j'ai des connaissances au pouvoir), Rachid Ksentini avait répondu : «Ah bon ! l'égout de ma maison est bouché, alors viens le nettoyer !»… Si Ksentini avait été américain ou européen, il aurait été aussi célèbre que Chaplin ou Molière.