La qualification presque envolée à Londres, Arsenal devrait surtout miser sur son huitième de finale retour de Ligue des champions mercredi au Bayern Munich pour tenter de sortir de la "spirale négative" dans laquelle il est plongé avec son entraîneur Arsène Wenger. Le qualificatif, asséné par l'entraîneur du grand rival Tottenham, sur le point de supplanter les "Gunners" dans le "Big Four" du Championnat d'Angleterre, résume bien l'enchaînement des contre-performances qui ont placé Arsenal dos au mur. L'élimination de la Cup par Blackburn, un club de D2 (1-0 le 16 février), et l'échec au match aller à l'Emirates Stadium contre le Bayern (1-3 le 19 février), ont presque condamné les Londoniens à subir une huitième saison d'affilée sans trophée. Quant à la défaite en Premier League à Tottenham (2-1), elle les a mis en position très défavorable, cinquième à sept points des "Spurs", en vue d'une qualification pour la prochaine Ligue des champions. Un résultat honorable en Bavière donnerait aux joueurs le moral, pour sauver ce qui peut encore l'être lors des dix derniers matches de Championnat. Les supporteurs, eux, comptent d'abord sur un changement profond de la politique du club pour conjurer un déclin qui remonte à bien plus loin que cet hiver. Selon eux, Arsenal doit avant tout redevenir acheteur sur le marché des transferts, grâce aux profits réalisés ces dernières saisons. Sur les six premiers mois 2012-2013, le club a encore dégagé un bénéfice de 17,9 millions de livres. "Arsenal a fait de nouveaux profits en vendant ses meilleurs joueurs et possède de grosses réserves d'argent. Les supporteurs veulent voir ces sommes mieux investies dans l'équipe", a récemment déclaré l'Association des supporteurs d'Arsenal. C'est dans ce contexte qu'un mystérieux groupe d'investisseurs du Proche-Orient, restés anonymes, a fait courir le bruit d'un projet de rachat des "Gunners" pour 1,5 milliard de livres. "L'argent n'est pas le problème" La direction du club a démenti tout contact. Mais le président Peter Hill-Wood a réaffirmé que le temps des ventes juteuses (Fabregas, Nasri, Clichy en 2011, puis Van Persie et Song en 2012) était terminé. Pour preuve, les nouveaux contrats signés récemment par les jeunes talents Jack Wilshere, Theo Walcott, Kieran Gibbs, Aaron Ramsey, Alex Oxlade-Chamberlain et Carl Jenkinson. Pour Arsène Wenger, pas réellement menacé en l'absence de révolution de palais, les seuls clubs vulnérables aux OPA sont "ceux qui veulent vendre et ont besoin d'argent". Or d'une part l'actionnaire majoritaire, le milliardaire américain Stan Kroenke, n'a jamais cédé les parts des multiples clubs qu'il possède aux Etats-Unis (St Louis Rams (NFL), Colorado Avalanche (NHL), Denver Nuggets (NBA) et Colorado Rapids (MLS), et d'autre part les perspectives financières d'Arsenal se sont considérablement améliorées, après les années difficiles qui ont suivi le déménagement de Highbury à l'Emirates. Un nouveau contrat de droits télévisuels plus favorable va entrer en vigueur l'année prochaine, et le très juteux partenariat passé avec la compagnie aérienne qui a donné son nom au stade sera reconduit. Wenger, qui n'a "jamais envisagé une seconde de démissionner", devra cependant faire preuve de plus de flair dans l'utilisation de la grosse enveloppe qui lui est promise cet été. De nouveaux échecs après ceux d'Arshavin, Chamakh ou encore Gervinho, ne lui seront peut-être pas pardonnés. "Le problème pour nous n'est pas d'avoir l'argent, mais de trouver les talents qui renforceront l'équipe. Nous voulions dépenser cet hiver, mais nous n'avons pas trouvé les joueurs", a-t-il admis récemment.