En déplacement à Ouargla pour tenter d'apaiser les tensions et veiller à l'application des mesures décidées par le gouvernement en matière d'emploi, Abdelmadjid Sidi Saïd, SG du l'UGTA, a insisté sur la voie du dialogue comme meilleur moyen de règlement des problèmes des jeunes. «Quelles que soient les circonstances, la voie du dialogue et la communication laissent toujours la porte ouverte à des solutions possibles», a-t-il affirmé lors d'une rencontre avec des représentants de jeunes, du mouvement associatif, de la société civile et des élus de la wilaya de Ouargla. «Il s'agit à la fois d'une question de conscience et de responsabilité» que de maintenir ouverts les canaux du dialogue afin de rechercher des solutions aux préoccupations légitimes des jeunes de la région en matière d'emploi et de développement, et dont la prise en charge doit impliquer l'ensemble des parties», a-t-il dit. Le responsable de la centrale syndicale a souligné, dans le même contexte, la nécessité de la réhabilitation de l'industrie algérienne et de la production nationale, génératrices de richesses et créatrices d'emplois. Le renforcement ainsi de la production nationale devrait permettre de créer jusqu'à 3 millions d'emplois, mais aussi de réduire sensiblement la facture des importations, a-t-il soutenu. La rencontre a été aussi l'occasion pour des représentants de jeunes, du mouvement associatif et de la société civile locale, de soulever une série de préoccupations liées notamment à l'emploi, au développement local et à l'égalité des chances, tout en dénonçant toute «tentative de politisation de l'action revendicatrice des jeunes de la wilaya» qui doit, ont-ils insisté, rester dans son cadre «purement social». Ces préoccupations se sont articulées autour notamment de la multiplication des offres d'emplois dans le secteur de l'énergie, le contrôle des modes de recrutement et de déclaration des offres d'emploi, la priorisation des jeunes de la région dans les recrutements et l'ouverture de canaux «directs et sincères» de communication avec les chômeurs, notamment au niveau des agences de l'emploi. Les participants ont, en outre, plaidé pour l'adéquation entre la formation et l'emploi, de sorte à faciliter l'intégration professionnelle, citant l'exemple de certains diplômés de l'université locale qui ne trouvent pas leur profil dans les entreprises de la région, avant d'appeler à lutter aussi contre les modes «discriminatoires» dans les recrutements. L'absence de représentations syndicales au niveau des sociétés de sous-traitance, le flou total entourant la gestion des fonds des œuvres sociales des entreprises étrangères opérant dans la région, la qualification de la main-d'œuvre algérienne et l'apport des firmes étrangères dans ce domaine ainsi que la revendication d'emplois «durables» ont constitué d'autres points soulevés. Des jeunes ont par ailleurs réclamé la bonification totale des taux d'intérêt des crédits dans le dispositif de l'Ansej, l'exécution des décisions de justice rendues dans les litiges professionnels, l'ouverture de nouvelles unités de production hors hydrocarbures dans la région, l'octroi d'une part aux jeunes dans les programmes de logements, l'amélioration du cadre de vie général dans la wilaya de Ouargla, ainsi que la lutte contre la marginalisation et l'exclusion.