Les jeunes protestataires d'Ouargla ont décidé, jeudi après-midi, de poursuivre, sous forme de sit-in ouvert, leur mouvement revendicatif baptisé "Mouvement des enfants du Sud", a appris l'APS de certains de ses encadreurs. Un groupe, de quelques dizaines de jeunes, maintient sa position de sit-in ouvert sur l'esplanade, jouxtant le siège de la commune d'Ouargla, "jusqu'à l'aboutissement" de leurs revendications d'ordre "strictement" sociales, a précisé le porte-parole du mouvement, Mohamed Bensayeh-Khemisti. Les concertations se poursuivent au sein de ce mouvement pour arrêter une plateforme de revendications à soumettre aux parties concernées et dégager un groupe de délégués et un porte-parole qui seront mandatés pour prendre langue avec les autorités et les médias. Le but étant "d'éviter tout dérapage" ou "toute récupération" de leur mouvement à des fins autres que celles pour lesquelles les jeunes d'Ouargla sont sortis dans la rue et à conférer "une certaine efficacité" à leur action, a précisé M. Bensayeh-Khemisti. Plusieurs centaines de jeunes, chômeurs et autres, dont certains venus de wilayas limitrophes, ont entamé jeudi matin un sit-in de protestation sur l'esplanade de l'APC de Ouargla, au cours duquel ont été scandés des slogans et brandies des banderoles réclamant, notamment, "la prise en charge du problème de l'emploi", "le rattrapage du retard de développement dans les régions du Sud", "la justice sociale et l'égalité des chances", "l'amélioration du cadre de vie des populations du Sud" et "la lutte contre la marginalisation et l'exclusion". "Non à la fitna dans le pays ! L'Algérie appartient à tous !", "Nord-Sud, l'Algérie dans les cœurs", "Les jeunes veulent du travail" et "Unité nationale : ligne rouge", pouvait-on lire sur les quelques banderoles brandies. Les protestataires ont commencé à se disperser, par petits groupes et dans le calme, en début d'après-midi, pour ne rester sur place que quelques dizaines de jeunes qui poursuivent le sit-in dans une ambiance détendue, a-t-on constaté. Une batterie de mesures pour le traitement de la question de l'emploi et du chômage, particulièrement des jeunes du sud du pays, avaient été prises lundi dernier par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, dans une instruction (N°-01) relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud. En vertu de l'instruction, les entreprises activant dans les régions du sud du pays devront désormais accorder la priorité dans leur recrutement à la main-d'œuvre locale. Il a été également décidé d'accorder des crédits sans intérêts aux jeunes promoteurs et aux chômeurs de ces régions pour leur permettre de créer des micro-entreprises. Ces mesures s'inscrivent dans le prolongement des décisions prises, en novembre 2012, lors de la première visite effectuée à Ouargla par M. Sellal, dès son investiture à la tête du Premier ministère.