Le siège de la daïra d'Arzew, situé au niveau de l'artère principale de la ville, était hier en ébullition suite à une manifestation de protestation de plus d'une centaine de sans-emplois venus des quatre coins de la ville pour revendiquer leur droit au travail. Par leur action, les manifestants ont bloqué la circulation automobile obligeant les responsables à fermer les portes du siège de la daïra de crainte de dépassements. Devant une présence policière discrète, les protestataires, brandissant l'emblème national et des banderoles portant des slogans dénonçant «leur exclusion et leur marginalisation de toutes procédures de recrutement alors qu'ils vivent à proximité d'une zone pétrochimique de grande envergure». «Nous ne récoltons de la zone que les maladies respiratoires et la pollution, au moment où d'autres en profitent», affirment des protestataires. «Nous avons adressé, le 6 janvier, une correspondance à la wilaya dans laquelle nous avons dénoncé les passe-droits en matière de recrutement et exigé la mise sur pied d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur l'activité de l'Anem mais rien n'a été fait», notent-ils. Cette correspondance a été également adressée au procureur de la République, «pour l'obliger à lancer une action publique et ouvrir une enquête, mais nous n'avons rien vu à ce jour», soulignent les protestataires. Ces derniers en veulent au directeur de l'agence locale de l'Anem qui les aurait menacés de représailles en les privant du bulletin (carte de demandeur d'emploi) à chaque action de protestation. Lors de ce rassemblement, les manifestants ont formulé d'autres exigences portant sur la délivrance des certificats de résidence et de bulletins d'embauche et ont demandé à être reçus par le chef de la daïra afin de lui exposer leurs revendications de vive voix. Le représentant de l'Etat à Arzew a exigé de recevoir uniquement trois représentants pour discuter de leurs problèmes. Cette option n'a pas eu un écho favorable auprès des contestataires qui ont exigé à être écoutés collectivement et directement. A l'heure où nous mettions sous presse, le rassemblement des chômeurs se poursuivait encore.