Des décisions de limogeage ont été prononcées à l'encontre de plusieurs responsables de filières du groupe Sonatrach à Oran, apprend-on de sources sûres. Ces mesures sont motivées, ont indiqué les mêmes sources, par des manquements à leurs obligations professionnelles, notamment en matière de gestion des conflits internes et de stratégie de recrutement. En effet, ces décisions, qui ont touché le directeur général de la Somiz et son homologue de la Sotraz, ont été prises par la direction de l'entreprise mère Sonatrach sur la base des rapports d'une commission d'enquête ordonnée par le wali pour faire la lumière sur le recrutement au niveau de ces deux filières qui activent au niveau de la zone industrielle d'Arzew. Pour la Somiz, qui a connu il y a environ un mois un mouvement de protestation des employés contractuels, cette décision constitue la satisfaction d'une revendication des travailleurs qui avaient observé un sit-in de protestation pour dénoncer le recours à des recrutements nouveaux au détriment d'agents de sécurité contractuels, justifiant pour certains une expérience de plusieurs années de travail sur des sites sensibles de la zone. Les travailleurs qui avaient menacé d'observer un sit-in illimité jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, des contrats à durée indéterminée pour les anciens entre autres, estiment que ce changement à la tête de la direction de la filière pourrait favoriser l'ouverture d'un dialogue qui pourrait déboucher sur la satisfaction de leur plateforme de revendications qui comprend également le renouvellement du conseil syndical de l'entreprise, un organe décrié par les travailleurs et jugé peu représentatif. Pour la Sotraz, plusieurs sources indiquent que la décision de limogeage du DG est motivée par des manquements aux orientations des pouvoirs publics concernant le recrutement de la main-d'œuvre locale. En effet, les jeunes des localités d'Arzew, de Mers El Hadjadj et Bethioua ont dénoncé il y a quelques jours des recrutements de travailleurs n'habitant pas ces localités. Ces manifestants, qui avaient exigé une commission d'enquête pour faire la lumière sur le mode de recrutement, avaient évoqué l'existence d'un véritable trafic dans lequel tremperaient des agents de l'administration communale ainsi que d'autres de l'organisme d'emploi, Anem. Le wali, qui avait ordonné la mise en place d'une commission d'enquête, avait réussi à calmer les esprits de ces jeunes qui ont dénoncé une mafia de l'emploi qui profiterait des opportunités qu'offrent les projets industriels, lancés dans la zone d'Arzew, pour prendre sous sa coupe le recrutement pour en faire un business. Une source de la boîte mère, la Sonatrach, tout en confirmant le changement à la tête de ses filiales, a toutefois indiqué que cela s'inscrit dans le cadre d'un mouvement naturel et normal décidé pour garantir plus d'efficience à ces entreprises.