Autre fléau de ce nouveau millénaire venu se rajouter à la kyrielle d'autres auxquels le monde entier semble impuissant : la contrefaçon. Le phénomène, qui se limitait jusqu'à une certaine époque pas lointaine à quelques actes délictueux, comme les faux papiers administratifs et autres opérations jugées mineures, n'épargne ces derniers temps presque aucun produit et aucune prestation, et aux quatre coins de la planète. Tout ou presque est sujet à une reproduction frauduleuse : du passeport à la monnaie, en passant par l'automobile, l'électroménager, les effets vestimentaires, l'agroalimentaire, les œuvres artistiques et littéraires, et comble de tout, les produits pharmaceutiques. C'est dire que la contrefaçon a suivi le développement humain pour en faire à chaque fois des copies de loin non conformes et nocives. Une véritable économie parallèle à laquelle le monde entier est confronté. Notamment les pays du Nord et ceux émergents qui voient ainsi leurs produits sérieusement concurrencés sur le marché, à plus forte raison que ceux contrefaits sont proposés à des tarifs défiant toute concurrence. Au-delà de cet aspect strictement commercial, ce trafic à grande échelle est surtout source de dangers multiformes pour la santé du citoyen. Un pull-over ou une jaquette acquis dans la friperie du coin peut engendrer bien de soucis, tout comme le lait ou le fromage achetés chez l'épicier de la cité ou encore la pièce de rechange acquise au niveau du mécanicien de la ville. Ces derniers temps, l'on prend de plus en plus le soin de faire attention à son argent, surtout les billets dont l'authenticité est remise en cause par des réseaux spécialisés dans la fausse monnaie. Il en est de même pour les artistes, notamment les chanteurs et autres réalisateurs de films, qui ne profitent presque plus de leurs œuvres, eux qui assistent impuissants à leur piratage. Et face à ce phénomène, bien des dispositions de divers ordres ont été prises. Cependant, loin de l'endiguer ou d'en atténuer l'ampleur, le fléau ne cesse d'évoluer et brasse plus que jamais large en touchant d'autres produits jusque-là épargnés. Le problème est que des Etats sont plus ou moins directement impliqués dans cette économie d'un genre nouveau par les énormes dividendes qu'elle engendre. Autre aspect du fléau, les Etats développés ne se soucient que de leurs propres économies et de la santé de leurs citoyens, fermant les yeux quand ces produits contrefaits n'inondent que les autres pays, ceux du Sud. Ceci pour dire que la lutte contre ce fléau est avant tout l'affaire de tous, puisque personne ou presque n'est épargné, question de degrés tout simplement. Surtout maintenant que le monde n'est qu'un petit village où les frontières sont désormais virtuelles et que la contrefaçon agit en accointance avec les réseaux de trafic de drogue, de stupéfiants et de blanchiment d'argent.